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Augmenter les échanges entre Suisse et Mexique

Le président mexicain Vicente Fox estime que les relations entre la Suisse et son pays sont très bonnes. Keystone

Vicente Fox, président du Mexique, reçoit jeudi son homologue suisse, Joseph Deiss, en visite d’Etat.

Dans une interview à swissinfo, Vicente Fox exprime ses attentes et ses espoirs vis-à-vis de la Suisse.

swissinfo: Quels sont les trois qualificatifs qui vous viennent à l’esprit spontanément à propos de la Suisse?

Vicente Fox: Un pays qui bénéficie d’une qualité de vie élevée, d’une démocratie forte et d’un remarquable capital humain.

swissinfo: J’aurais pensé entendre aussi un riche pays de banques…

V. F.: Ce n’est pas seulement le cas de la Suisse. Pour moi, c’est surtout un pays magnifique avec des gens très gentils et une puissante économie.

swissinfo: Pourtant, 105 millions de dollars appartenant à l’Etat mexicain y sont toujours bloqués. Raul Salinas, frère de l’ancien président, est soupçonné d’avoir blanchi de l’argent de la drogue en Suisse. Où en est l’affaire Salinas?

V. F.: La justice doit se prononcer. Je ne suis pas au courant des détails, parce que je ne me mêle pas du travail des juges. Les démarches entreprises par le Mexique pour récupérer cet argent sont conformes à la loi et nous poursuivrons sur cette voie.

swissinfo: Si la Suisse refusait de restituer cet argent, cela ne risquerait-il pas de provoquer des tensions politiques?

V. F.: Quel que soit le verdict, les relations avec la Suisse n’en seraient en rien affectées. Elles sont trop étroites et constructives pour être assombries pour des histoires juridiques.

Nous nous soumettrons au verdict de la justice. Mais en cas de décision négative, nous en appellerons à une instance supérieure si nous en avons la possibilité.

swissinfo: Qu’attendez-vous de la visite du président de la Confédération?

V. F.: Les relations entre nos deux pays sont excellentes. Elles dépassent largement le cadre purement commercial. Nous avons les mêmes valeurs en matière de démocratie, de culture, de formation et de droits humains.

Indépendamment de cela, nous nous efforçons de développer notre économie. Nous voulons intensifier les échanges commerciaux avec la Suisse et l’Europe, ainsi que les investissements réciproques.

swissinfo: En tant que membre de l’Association européenne de libre-échange (AELE), la Suisse bénéficie depuis le 1er juillet 2001 d’un accord de libre-échange avec le Mexique. En êtes-vous satisfait?

V. F.: Pour ce qui est de la croissance économique de ces trois dernières années en Europe et sur le continent américain, je suis satisfait des résultats, aussi bien en ce qui concerne le commerce que les investissements.

Mais j’en attends plus encore. Le Mexique a conclu 42 accords de libre-échange, plus qu’aucun autre pays au monde. Qui investit au Mexique bénéficie d’un libre accès aux marchés des Etats-Unis, du Canada et de l’Amérique latine.

Cela pas seulement en raison de la suppression des droits de douane à l’importation comme à l’exportation, mais parce que les coûts de production peuvent être réduits massivement.

swissinfo: Quelles possibilités s’offrent-elles aux entreprises suisses, par exemple dans la chimie et la pharmacie, qui investiraient au Mexique?

V. F.: C’est justement dans cette branche que les investissements sont actuellement en hausse. Une branche qui est la bienvenue. Pas seulement à cause des emplois créés, mais aussi parce qu’elle peut attirer les nouvelles technologies vers le Mexique.

Récemment, nous avons annoncé que nous ouvrons la pétrochimie mexicaine aux investisseurs étrangers. C’est un secteur très attractif et productif de notre économie, qui avait grand besoin d’investissements.

Dans cette perspective, nous regardons aussi vers la Suisse, qui est le siège d’entreprises chimiques et pharmaceutiques de haut niveau.

swissinfo: Contrairement à l’accord de libre-échange avec l’Union européenne, l’accord avec la Suisse – c’est-à-dire avec l’AELE – ne comporte pas de clause sur un développement de la coopération. Pourquoi?

V. F.: Il est vrai que cette clause n’existe pas, mais cela ne nous empêche pas d’entretenir des relations étroites avec les organisations civiles en Suisse. Une telle clause n’est pas indispensable, car nous pouvons aussi développer notre coopération sous d’autres formes.

Interview swissinfo: Martin Jordan, Mexico City
(Traduction et adaptation de l’allemand: Isabelle Eichenberger)

Exportations suisses au Mexique:
2001: 1,1 milliard de frs.
2003: 913 millions.
2004: on prévoit une augmentation.

Importations du Mexique en Suisse:
2001: 169 millions de frs.
2003: 219 millions.
2004: on prévoit une diminution.

– La Suisse occupe une place importante parmi les investisseurs directs au Mexique. Avec 375 millions de frs, elle a été le 5e investisseur étranger en 2003.

– Augmentation spectaculaire cette année avec 1,3 milliard pour le seul 1er trimestre.

– Actuellement, 370 entreprises suisses sont actives au Mexique.

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