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Business plan pour la réduction du CO2

Des projets comme cette façade recouverte de panneaux photovoltaïques seront encouragés. Keystone

La Fondation Centime climatique investira 520 millions de frs pour réduire le CO2 en Suisse, dont 180 millions dans l'assainissement énergétique des bâtiments.

Quatre mois après l’introduction du centime climatique La fondation qui gère cette manne financière a révélé vendredi son plan financier basé sur une double stratégie.

En août dernier, la Fondation pour le centime climatique a été créée pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre. Le 1er octobre, elle a introduit le centime climatique, une mesure volontaire de l’industrie pétrolière, soit un prélèvement de 1,5 centime par litre d’essence et de diesel.

Le centime climatique devrait générer un revenu de 100 millions de francs par an pour atteindre 740 millions au total d’ici 2012. Il devrait permettre de réduire les émissions de CO2 d’au moins 1,8 million de tonnes par an entre 2008 et 2012.

Vendredi, Thomas Schmid, directeur pour la Suisse de la fondation, a présenté son plan de campagne aux médias. Il a indiqué que la fondation compte atteindre son objectif grâce à une double stratégie.

En Suisse et à l’étranger

D’une part, 180 millions de francs, soit plus des deux-tiers des revenus de la fondation, seront investis en Suisse. Ils seront affectés à un programme d’investissement permettant l’assainissement énergétique des bâtiments, programme qui démarrera le 1er juin.

A raison d’un prix moyen de 450 francs par tonne de CO2, cette mesure devrait permettre une réduction de 400’000 tonnes de CO2 à l’horizon 2008-2012.

De plus, 190 millions seront attribués, sur concours, à des projets relevant des domaines de l’efficience énergétique et des énergies renouvelables, comme la production et l’utilisation de carburants écologiques ou l’encouragement de la conduite écologique et économique.

Tablant sur un prix moyen de 200 francs par tonne, la fondation compte sur une réduction de 980’000 tonnes de CO2 entre 2008 et 2012.

Trois appels d’offre sont prévus entre juin 2006 et septembre 2007. Les projets devront notamment écarter les réductions d’émissions accidentelles, déterminer la valeur des réductions et prévoir un contrôle lors de leur réalisation.

Réserve stratégique

Enfin, 80 millions seront alloués à des projets gérés par différents intermédiaires pour lesquels la fondation est d’ores et déjà en pourparlers, a précisé M. Schmid. Les contrats devraient être conclus à mi-2006. La Fondation Centime Climatique va aussi former une réserve stratégique de 70 millions, dont la distribution sera décidée en 2008.

Outre ces projets nationaux, la fondation compte acheter pour 204 millions de francs de certificats d’émissions à l’étranger. Avec un prix moyen de 20 francs par tonne de CO2, le volume des certificats acquis avoisinera les 10 millions de tonnes, dépassant de 25% la quantité maximale autorisée par la Confédération de 8 millions de tonnes pour les années 2008 à 2012.

Dix fois plus cher en Suisse

Cette marge permettra de couvrir les risques de livraison, a précisé Marco Berg, directeur de la fondation.

Un avis partagé par David Syz, président du Conseil de fondation, quand bien même les prix sur le marché mondial du CO2 ont augmenté de 50% depuis début 2005 à cause d’une demande presque deux fois plus importante que l’offre. Reste que les réductions coûtent dix fois plus cher en Suisse qu’à l’étranger.

La balle est maintenant dans le camp du Ministère fédéral de l’environnement (DETEC), signataire de la convention-cadre avec la fondation. Il a jusqu’au 1er mars pour examiner ce plan financier provisoire.

Plan definitif en 2007

Un plan définitif sera arrêté fin juin 2007. Mais si les résultats de la fondation ne sont pas jugés suffisants, le ministre de l’Energie Moritz Leuenberger avait déjà annoncé l’année dernière qu’il se réservait la possibilité de créer une taxe obligatoire sur le CO2.

Cette mesure serait appliquée sur les combustibles fossiles (huile de chauffage) et prélevée par tonne de CO2 produit. Il s’agit d’une taxe incitative dont le produit serait ensuite redistribué à la population et à l’économie.

L’industrie, les PME et les propriétaires ainsi que la commission de l’environnement de la Chambre du peuple ne veulent pas en entendre parler et souhaitent la remplacer par un centime climatique bis, plus efficace à leur avis.

Constituée en août 2005, la Fondation Centime Climatique regroupe notamment l’Union pétrolière suisse (UP), economiesuisse, le Touring Club Suisse (TCS), la Fédération routière suisse (FRS) et l’Union suisse des arts et métiers (USAM).

swissinfo et les agences

– En Suisse, une taxe de 1,5 centime est prélevée sur chaque litre d’essence et de diesel, une mesure consentie par l’économie.

– Les 100 millions de francs par an rapportés par le centime climatique sont gérés par une fondation qui réunit l’Union pétrolière suisse, economiesuisse et le Touring Club Suisse.

– Elle doit financer des projets énergétiques qui devraient permettre de réduire les émissions de C02 d’au moins 0,2 million de tonne par an.

– A l’étranger, elle doit soutenir des projets pour pouvoir acquérir, en échange, des certificats d’émissions pour 1,6 million de tonnes par an au maximum.

D’ici 2010, la Suisse prévoit une diminution de 10% du CO2 produit par les énergies fossiles par rapport au niveau de 1990.
Entre 2008 et 2012, les émissions de CO2 devront être réduites de 1,8 million de tonnes par an.

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