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Cher chocolat suisse

La gourmandise coûte parfois cher. swissinfo.ch

Suite à la flambée des cours du cacao, le prix du chocolat suisse augmente. Une hausse qui profite un peu aux pays producteurs et beaucoup à certains spéculateurs.

Les fabricants de chocolat, eux, conservent pour l’essentiel leur marge bénéficiaire.

C’est le magazine économique en ligne moneycab.com qui le signale. En août, le prix du chocolat vendu en Suisse a augmenté de 4 à 8%.

Une hausse opérée tant par des fabricants comme Nestlé ou Lindt & Sprüngli que par des distributeurs comme Migros et Coop.

Philippe Oertlé, porte-parole de Nestlé Suisse, confirme à swissinfo une hausse moyenne de 4,5% de ses produits chocolatés. «L’augmentation, dit-il, varie en fait de 0 à 8%, selon la quantité de cacao utilisée pour la fabrication de tel ou tel produit».

Le quotidien fribourgeois La Liberté nous apprend de son coté que Villars Maître Chocolatier – une entreprise romande célèbre pour ces «têtes au choco» – envisage également une hausse de prix.

Une offre plus faible que la demande

La tendance est donc générale. Elle s’explique par la hausse continue des cours de la fève de cacao.

Une flambée qui a démarré en 2001 et qui a vu la tonne de cacao passer de 700 livres à 1400 livres (3200 francs) actuellement sur le marché de Londres.

A New York, l’autre grande place où se négocie cette matière première, les cours du cacao ont grimpé de 25% depuis mai.

Cette fièvre des cours a démarré suite à une baisse de production des fèves de cacao. Une baisse qui dure depuis deux ans, alors que la demande, elle, se maintient.

Mais cette tension du marché du cacao est également alimentée par d’intenses transactions spéculatives, à Londres en particulier.

Une frénésie d’autant plus forte que les Bourses sont globalement déprimées.

Reste à savoir à qui profite cette flambée des prix. La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, a exprimé à plusieurs reprises sa satisfaction.

Les intermédiaires et les fabricants s’enrichissent le plus

Mais comme le précise à swissinfo Andreas Leisinger, de la Fondation Max Havelaar, ce sont surtout les intermédiaires et les fabricants de produits finis qui s’enrichissent le plus.

«Le coût de la matière première ne représente que 8 à 10% du prix de la tablette de chocolat vendue en Suisse», précise Andreas Leisinger.

De son coté, Philippe Oertlé rétorque que Nestlé Suisse n’a pas augmenté les prix de ses produits à base de cacao depuis 1998.

Le porte-parole de Nestlé affirme également que les marges bénéficiaires de ces produits sont faibles.

«Nos bénéfices, souligne Philippe Oertlé, découlent avant tout du volume de nos ventes».

swissinfo/Frédéric Burnand

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