Credit Suisse First Boston veut redorer son blason

Alan Wheat a quitté CSFB. Keystone Archive

Remaniement à la tête de Credit Suisse First Boston aux Etats-Unis (CSFB). Le directeur Alan Wheat quitte la banque d'affaires du groupe suisse. Il est remplacé par John Mack, l'ancien numéro deux de Morgan Stanley. Un changement qui est bien accueilli par Wall Street.

Alan Wheat s’en va après quatre ans passés à la tête de Credit Suisse First Boston et à un moment où la banque d’affaires traverse une passe difficile.

Depuis l’an dernier, Credit Suisse First Boston est confronté au ralentissement de l’économie américaine, ce qui l’a amené à licencier plusieurs centaines d’employés.

Surtout, l’entreprise accumule les démêlés avec les autorités judiciaires et les instances de réglementation boursière aux Etats-Unis, mais aussi en Inde, en Nouvelle-Zélande et au Japon.

Soupçons de fraude

Aux Etats-Unis, le CSFB est soupçonné, avec d’autres banques d’affaires, d’avoir violé la loi, en privilégiant certains clients, à l’occasion d’offres publiques d’achat. L’enquête sur ce dossier a déjà mis en cause une demi-douzaine de cadres de la banque d’affaires du groupe suisse.

Le groupe Credit Suisse dément que le départ d’Alan Wheat soit une sanction et parle d’une simple «réorganisation» qui «n’a rien à voir» avec les problèmes du CSFB.

En tout cas, ce départ est bien perçu par les milieux boursiers américains. «Il était temps qu’un changement intervienne, car Credit Suisse First Boston a depuis longtemps la réputation de jouer avec le feu, d’agir avec trop d’agressivité et de se montrer trop désireux de détourner la loi à son profit», déclare à swissinfo Martin Mayer, un expert de Wall Street à l’Institution Brookings, un centre de recherche américain.

Alan Wheat est immédiatement remplacé par John Mack, l’ancien numéro deux d’une autre banque d’affaires, Morgan Stanley Dean Witter. Même si Morgan Stanley se trouve également dans la ligne de mire des autorités boursières américaines dans le dossier des offres publiques d’achat, M. Mack arrive au CSFB auréolé d’une réputation qui pourrait contribuer à rehausser l’image de la filiale du groupe suisse.

«Outre le fait qu’il est une grande figure du monde des affaires, John Mack est un stratège et un gestionnaire à qui tout réussit», souligne enfin Martin Mayer.

Marie-Christine Bonzom, Washington