Credit Suisse Group miné par les assurances
Le Credit Suisse Group (CSG) a annoncé mercredi une perte nette de 579 millions de francs au deuxième trimestre.
Le groupe, dirigé par Lukas Mühlemann, explique cette situation par les pertes enregistrées par le secteur des assurances.
«Ce résultat insatisfaisant est essentiellement dû au résultat financier inhabituellement faible du secteur des assurances à la suite de l’évolution négative des marchés des actions», écrit le CSG dans son communiqué.
La faute aux assurances
En effet, la Winterthur Assurances, unité des services financiers du CGS, continue de créer des difficultés cinq ans après son intégration dans le groupe.
Au premier semestre, elle enregistre un déficit de 637 millions de francs. Et au total, Winterthur pèse sur CSG pour 1,5 milliards de francs.
Le directeur du CSG, Lukas Mühlemann se veut conciliant.
«Winterthur a atteint un bon niveau de croissance et le niveau de liquidités est adéquat.» Une façon de démentir les rumeurs selon lesquelles le CSG pourrait se séparer de la Winterthur.
Bons résultats ailleurs
Toujours selon Lukas Mühlemann, les secteurs de la gestion de fortune, ainsi que les affaires avec la clientèle entreprises et la clientèle privée en Suisse ont au contraire bouclé le trimestre dans les chiffres noirs.
«Le Credit Suisse First Boston n’enregistre plus de pertes», se réjouit tout particulièrement Lukas Mühlemann.
En revanche, interviewé par swissinfo, l’analyste David Hussey, de la banque Barclays, ne cache pas sa perplexité.
«On note des faiblesses dans tous les secteurs du groupe. Dans la gestion de fortune, également, les perspectives ne sont pas toutes roses. Et pourtant, il s’agit d’un secteur où le CSG est traditionnellement fort.»
De façon générale, les résultats annoncés mercredi ont déçu les marchés financiers. Les analystes tablaient en effet sur une perte de 320 à 420 milliards de francs.
La Bourse a immédiatement réagi à cette annonce. Mercredi matin, l’action du CSG, cotée sur virt-x, a ouvert en baisse de 10,4%, à 29,30 francs, avant de se reprendre en cours de journée. Et de cloturer à 30,50 francs, à 17 heures 30 , mercredi.
L’improbable comparaison
Le Credit Suisse Group supporte aussi difficilement la comparaison avec UBS. Comme c’était déjà le cas en 2001.
Pour mémoire, UBS a vu son bénéfice net reculer de seulement 9% au 1er semestre, à 2,69 milliards de francs. On est loin de la perte de 211 millions annoncée par Credit Suisse Group.
Peter Wuffli, directeur d’UBS, donne deux raisons à ces résultats. D’une part, les mesures d’économie prise par son établissement et d’autre part, une prise de risques limitée.
L’analyste David Hussey se livre également à la comparaison: «Au contraire d’UBS, CSG n’a pas de stratégie claire.»
swissinfo/Caroline Zuercher
Perte nette durant le 2e trimestre 2002: 579 millions de francs.
Les analystes s’attendaient à une perte maximum de 420 millions de francs.
Le secteur des assurances pèse sur le bilan avec une perte de 1,5 milliard de francs.
La masse financière administrée a augmenté, au total, de 4,2 milliards de francs.
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