Cybertravailleuses, cybertravailleurs, unissez-vous !
Après la Nouvelle économie, voilà que débarque le Nouveau syndicalisme, avec la naissance, prévue pour la fin de cette année, de //syndikat. But de cette nouvelle organisation, dont le lancement est soutenu par le SIB: fédérer et défendre tous ceux qui travaillent en-ligne.
La fièvre autour nouvelles technologies est aujourd’hui retombée, après plusieurs années d’enthousiasme débridé. Voyez la bourse. C’est pourtant le moment choisi pour lancer un nouveau mutant de l’ère digitale: //syndikat, le syndicat online. L’un des premiers au monde.
«C’est vrai que c’est un peu tard», admet Beat Ringger, un ancien d’IBM, qui est aujourd’hui l’un des responsables du projet. Mais, pour lui, le moment est tout de même propice. L’euphorie passée, la Nouvelle économie a produit ses premiers licenciements. «Les gens se sont rendu compte qu’ils étaient vulnérables.»
Ce nouveau syndicat n’est pour l’instant qu’une ébauche, soutenue par un «grand frère» le SIB, le Syndicat industrie et bâtiment. Il devrait prendre vie en décembre prochain. Objectif: réunir, en deux ans, 10 000 membres.
//syndicat ne vise pas une branche économique particulière, mais s’adresse à «tous ceux, employés ou indépendants, qui sont en-ligne régulièrement». Cela va des call centers aux banques, en passant par toute une série de nouveaux métiers – ceux du web notamment – de services, sans oublier évidemment l’informatique.
Le but est plutôt classique: améliorer les conditions de travail, défendre les rémunérations. Mais les nouvelles technologies posent de nouveaux problèmes. «Un des plus grands, c’est le stress, explique Beat Ringger, avec des heures de travail qui n’ont aucune limite, parfois 70 à 80 heures par semaine. A la longue, c’est impossible.»
Autres thèmes: assurer le droit à la formation continue, mieux réglementer les nouvelles formes de travail – il y a le cas des indépendants, mais aussi toutes les questions que soulève le télétravail. Et ce n’est pas tout.
Car le nouveau syndicat veut également défendre les droits de tous les employés face aux nouvelles technologies. Les problèmes de protection de la sphère privée, par exemple. Devenir aussi un centre de compétence dans le domaine de la Nouvelle économie. Une autre voix, à côté de celle des représentants des employeurs.
Nouveau domaine, nouveaux problèmes. Nouvelles formes d’organisation syndicales, aussi. //syndikat va mettre l’Internet au centre de son action. «Imaginez une situation de licenciements massifs dans une entreprise, avance Beat Ringger. En deux heures, nous pourrions être présents, avec toute l’information dont ont besoin les gens dans une telle situation.»
Un nouveau syndicalisme virtuel? Pas seulement, font remarquer les responsables du projet. «L’Internet offre de nouvelles possibilités de prendre contact, mais cela ne suffit pas, explique Beat Ringger. Il faut se connaître, établir un lien personnel, humain pour vraiment créer un syndicat. Et nous allons faire très attention à cela.»
Pierre Gobet, Zurich
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