Davantage de sécurité pour le trafic alpin

Acte symbolique, Moritz Leuenberger (à droite) a remis un extincteur à son homologue français Gilles de Robien. Keystone

Les ministres des Transports des pays alpins confirment leur volonté d’améliorer la sécurité dans les tunnels routiers alpins. Outre le renforcement de la sécurité, ils veulent favoriser le transfert de la route au rail.

Les ministres se rencontrent régulièrement depuis le drame du tunnel du Gothard en 2001.

Les ministres allemand Manfred Stolpe, français Gilles de Robien, italien Pietro Lunardi, le secrétaire d’Etat autrichien Helmut Kukacka et un représentant de la Commission européenne étaient réunis mardi à Regensberg (Zurich), à l’invitation du ministre suisse des Transports Moritz Leuenberger.

Sous le choc de l’accident de 2001 dans le tunnel du Gothard, les ministres des Transports suisse, italien, allemand, français et autrichien avaient signé en novembre 2001 une déclaration pour améliorer ensemble la sécurité des tunnels.

Un comité de pilotage, mis en place en 2002 et dirigé jusqu’ici par la Suisse, doit analyser la situation et proposer des mesures.

Les ministres ont pris connaissance «avec satisfaction» mardi du premier rapport du comité, a expliqué Moritz Leuenberger. Le texte constitue essentiellement un état des lieux des mesures prises par les différents pays.

De nouvelles propositions

Mais il montre aussi que les pays alpins ont largement contribué à l’élaboration d’une nouvelle directive européenne qui définit les exigences minimales pour la sécurité des tunnels routiers sur tout le continent.

«En tant que Suisse c’est un plaisir pouvoir influer ainsi la législation de l’Union européenne», a commenté Moritz Leuenberger.

Pour les deux prochaines années, le comité a reçu de nouvelles tâches. Il élaborera une vue d’ensemble des mesures de sécurité techniques applicables aux camions. Il fera l’état des lieux des règles en vigueur concernant les conditions de travail des chauffeurs et proposera des mesures pour les faire respecter.

Par ailleurs, le comité continuera à étudier des mesures pour encourager le transfert des marchandises de la route vers le rail. Il fera également des propositions pour améliorer la sécurité des tunnels à double sens.

Compte-gouttes et contrôles douaniers

Le ministre italien des Transports Pietro Lunardi s’est réjoui du «travail de pionnier» effectué par le comité, dont la France assumera la présidence durant les deux prochaines années. «Les systèmes de chaque pays peuvent ainsi être comparés et nous pouvons travailler à aplanir nos différences», a-t-il dit.

Il a cependant relevé que le système du «compte-gouttes» instauré pour les camions au Gothard «discrimine» la Péninsule et en particulier ses entreprises. La libre concurrence ne doit pas pâtir des mesures de sécurité, a-t-il rappelé, avant de dire que «le système peut être revisité».

Moritz Leuenberger devait discuter de cette question avec son homologue après la conférence de presse. «Je mettrai les problèmes que le compte-gouttes posent à l’Italie en relation avec ceux engendrés par le renforcement des contrôles par les douaniers italiens à Chiasso», a dit le ministre suisse.

swissinfo et les agences

Faits

24 mars 1999: accident dans le tunnel du Mont-Blanc (France) qui fait 39 morts.
24 octobre 2001: incendie dans le tunnel du Gothard, 11 personnnes perdent la vie.

En bref

– A Regensberg, la Suisse a passé la présidence du comité à la France.

– Un groupe de travail dirigé par la Suisse doit proposer des mesures communes de régulation du trafic routier.

– Un autre groupe dirigé par l’Autriche doit se pencher sur l’état d’avancement des travaux relatifs à la sécurité des tunnels ferroviaires.

– Dirigé par l’Italie, le troisième groupe est chargé d’élaborer une base de données consacrée au trafic des voyageurs et des marchandises.