Des écoles pour diffuser la culture suisse à l’étranger
Un pays de culture riche et diverse doté d’un système de formation d’avant-garde, y compris au-delà des frontières: telle est l’image de la Confédération que les Ecoles suisses à l’étranger peuvent contribuer à véhiculer.
«Les écoles suisses à l’étranger contribuent de manière fondamentale au renforcement de la présence de la Suisse dans le monde et de l’image de la Confédération», a affirmé la députée Brigitta Gadient.
Lors de la conférence annuelle des écoles suisses à l’étranger, les 5 et 6 juillet à Coire (Grisons), l’ex-présidente de la Commission de gestion du Conseil national (Chambre basse) a rappelé les valeurs innovantes des institutions helvétiques.
«Elles ont la particularité d’offrir un enseignement bilingue. La création de ces écoles, a ajouté Mme Gadient, a également permis d’améliorer l’éducation dans des pays tels que l’Italie et l’Espagne.»
Nouvelles écoles dans les pays émergents?
Fondée pour permettre aux enfants des expatriés suisses de garder un lien avec leur pays d’origine, ces écoles pas comme les autres sont confrontées aujourd’hui à une nouvelle réalité.
En particulier, la globalisation et l’ouverture des marchés émergents soulèvent de nouvelles interrogations. «Divers entrepreneurs, a relevé Brigitta Gadient, se demandent pourquoi on ne créerait pas de nouvelles écoles en Inde, en Chine ou en Russie, pays où les sociétés suisses sont de plus en plus présentes.»
Avant de songer à développer les écoles suisses à l’étranger, il faudrait commencer par défendre celles qui existent déjà et qui sont menacées, ont fait remarquer certains intervenants. Le Conseil fédéral a en effet inclus ce poste dans son programme d’économies. Il a notamment proposé trois variantes de révision de la Loi fédérale concernant l’encouragement de l’instruction de jeunes Suisses de l’étranger (voir ci-contre).
«La loi actuelle sera certainement révisée, aussi parce que, en l’état actuel, elle ne permet pas d’ouvrir de nouvelles écoles, a indiqué Robert Engeler, président de l’Ecole suisse de Milan, en Italie. Nous devons donc la modifier si nous voulons nous profiler aussi dans des pays émergeants.»
Véhiculer la culture suisse
Pour Jean-Frédéric Jauslin, directeur de l’Office fédéral de la culture (OFC) qui chapeaute ces écoles, une révision de la loi exige une redéfinition des objectifs et des charges. En particulier dans le domaine culturel.
«A la différence des institutions similaires de l’Autriche et de l’Allemagne, le but des écoles suisses à l’étranger n’est pas de défendre l’allemand ou les autres langues nationales, mais de présenter la Suisse et ses qualités», relève Jean-Frédéric Jauslin.
«Personnellement, j’insiste sur l’aspect culturel: la Suisse est connue à l’étranger pour ses banques et son chocolat, pas pour sa culture. Or, je suis convaincu que les écoles suisses peuvent contribuer à présenter notre richesse culturelle.»
«Du reste, souligne le directeur de l’OFC, la Suisse investit plus d’argent par habitant dans la culture que la France et l’Allemagne.» Mais il est nécessaire d’avoir une vision à long terme, soutient-il. Dans cette optique, il faudrait suivre la voie tracée par la motion parlementaire du député démocrate-chrétien Pius Segmüller, qui propose de fixer les contributions aux écoles suisses sur une base quadriennale et non plus annuelle.
Deux écoles unissent leurs forces
La rencontre des responsables des 17 écoles suisses à l’étranger a également été l’occasion de présenter la stratégie développée par les institutions suisses du Brésil.
La convergence créée entre les écoles de Curitiba (540 élèves) et de Sao Paolo (660) a permis d’intensifier notre collaboration à tous les niveaux, de l’enseignement à l’administration, a expliqué Bernhard Beutler, directeur de l’école de Sao Paolo.«Il s’agit de deux petites écoles, mais en unissant leurs forces, nous pouvons désormais compter sur une position plus forte sur le marché.»
L’objectif, a répété Bernhard Beutler, n’est pas de réduire les coûts mais d’améliorer la qualité. «Mais il est clair, reconnaît-il aussi, que ‘cuisiner dans la même cuisine’ permet aussi de réaliser des économies.
Luigi Jorio à Coire, swissinfo.ch
(Traduction de l’italien: Isabelle Eichenberger)
Elle sont 17 , réparties en Europe, en Afrique, en Asie et en Amérique latine.
Elles sont fréquentées par 6570 élèves, dont 1800 de nationalité suisses et emploient environ 500 professeurs .
La proportion minimale des étudiants suisses est fixée par la loi: 30% dans les petites institutions et 20% dans les grandes .
Ces écoles ont été touchées par des économies qui ont eu pour conséquence, notamment l’augmentation des taxes scolaires et la diminution des salaires des enseignants.
En 2008, contre l’avis du gouvernement, le Parlement a décidé d’augmenter le crédit de 15 à 20 millions de francs .
En 2009, l’Office fédéral de la culture a mis à disposition un subside d’un peu moins de 17 millions .
Ces écoles bénéficient aussi du soutien d’un ou de plusieurs cantons partenaires.
Approuvé par le Conseil fédéral en 2009, le rapport sur l’avenir des écoles suisses à l’étranger propose trois alternatives au modèle actuel.
Toutes supposent une révision de la Loi fédérale concernant l’encouragement de l’instruction de jeunes Suisses et Suissesses de l’étranger.
La première variante prévoit la suspension de toutes les aides financières de la Confédération. La seconde propose de diminuer l’aide actuelle de moitié.
Le 3e scénario, privilégié par le gouvernement, prévoit de réviser et d’optimiser l’actuelle stratégie de promotion sans toucher au crédit de 10 millions de francs.
En mars dernier, la Chambre des cantons a également approuvé ce 3e modèle.
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