Deux pays liés par une âme soeur
Le roi Harald et la reine Sonia de Norvège sont arrivés mercredi en Suisse pour une visite d'Etat de deux jours. De nombreux points communs existent entre les deux pays.
Tous deux ont choisi de ne pas adhérer à l’Union européenne (UE) et font de la promotion des droits humains et de la paix dans le monde les piliers de leur politique étrangère.
Les deux pays cumulent plusieurs ressemblances: une population de 4,5 millions d’habitants pour la Norvège et de 7,3 millions pour la Suisse, un produit intérieur brut pro capita comparable (42’800 euros en 2004 en Norvège et 38’800 en Suisse la même année) et un taux relativement faible de chômage de 4%.
Et les points communs ne s’arrêtent pas là. Tous deux ont décidé de se tenir à l’extérieur de l’Union européenne (UE). Tous deux font partie de l’Association européenne de libre-échange (AELE).
Une intégration européenne différente
«L’UE suscite un certain nombre de craintes dans les secteurs de la finance et de l’agriculture en Suisse. En Norvège, c’est la pêche et l’agriculture européennes qui font peur», résume Stephan Kux, responsable de la promotion économique du canton de Zurich et auteur d’une étude sur l’intégration européenne de ces deux pays.
La politique européenne adoptée par Oslo et par Berne se distingue cependant sur un point essentiel: depuis 1994, la Norvège fait partie de l’Espace économique européen (EEE), l’accord conclu par l’AELE avec l’UE – rejeté par le peuple suisse en 1992. Il garantit la libre-circulation des marchandises, des services, des capitaux et des personnes.
Croissance plus marquée
«La Norvège a cependant poursuivi une voie d’intégration partielle beaucoup plus dynamique que la Suisse, alors que cette dernière a préféré concentrer ses efforts sur des participations sectorielles», souligne Stephan Kux.
Un parcours qui s’est traduit pour la Norvège par une croissance économique plus marquée que celle enregistrée en Suisse.
«La montée des prix du pétrole n’explique que partiellement les bons résultats norvégiens», affirme encore l’auteur. «La libéralisation des services, par exemple, a eu un impact très positif dans les domaines de la finance et des assurances».
Objectifs communs sur la scène internationale
Malgré des approches différentes en matière de politique européenne, «sur le plan international, les deux pays partagent les mêmes objectifs», explique Lars Knuchel, porte-parole du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) pour les questions de sécurité humaine.
«La Suisse et la Norvège collaborent étroitement. Ils procèdent à un échange d’expériences permanent», souligne encore Lars Knuchel.
Ainsi, «pour le Conseil des droits humains, par exemple, c’est la Suisse qui a donné le premier signal et par la suite, la Norvège a contribué à faire avancer le processus».
Au Sri Lanka, Suisses et Norvégiens se sont engagés ensemble afin de faire progresser la paix. Il en va de même en Colombie, en Indonésie ou encore au Moyen Orient.
Echanges commerciaux mous
A l’inverse, les échanges commerciaux entre les deux pays sont plutôt limités.
Ainsi, en 2005, les exportations suisses ont oscillé autour de 1% du total des importations norvégiennes. Quant aux biens norvégiens importés par la Suisse, ils n’atteignent que 0,5% environ.
Mais, pour Tony Moré, du secrétariat d’Etat à l’économie, ces deux chiffres ne reflètent pas la réalité du contexte commercial dans lequel évoluent les deux pays.
«Nous avons relevé que les marchandises en provenance de nombreux Etats scandinaves transitent par d’autres pays, comme l’Allemagne avant d’arriver chez nous».
Autrement dit, le commerce entre les deux pays est en partie sous-évalué.
swissinfo, Daniele Mariani
(traduction de l’italien: Nicole Della Pietra)
Le Roi Harald V et la Reine Sonia de Norvège effectuent en Suisse une visite d’Etat, les 5 et 6 avril 2006.
Pour sa première journée, le couple royal va assister à deux conférences consacrées pour la première à l’engagement des deux Etats en matière de politique de paix, et à la sécurité routière pour la seconde.
Le 6 avril, les deux souverains se rendent à Saint Gall et à Zurich pour participer à des séminaires économiques consacrés au développement durable et à la parité des chances.
La reine Sonia est aussi attendue pour inaugurer une exposition à Zurich, consacrée à l’écrivain norvégien Henrik Ibsen, à l’occasion du centième anniversaire de sa mort.
En 2005, les exportations suisses vers la Norvège se montaient à près de 596 millions de francs, et affichaient ainsi une augmentation de 14,3% par rapport à l’exercice précédent.
Elles concernent principalement des machines industrielles et des produits pharmaceutiques.
Les importations norvégiennes en Suisse (produits métallurgiques, pétrole et produits agricoles) ont atteint 299 millions de francs pour cette même année, soit 6,4% de plus qu’en 2004.
Les investissements helvétiques en Norvège atteignent près de deux milliards de francs, et placent la Suisse au huitième rang dans ce pays.
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