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Eau potable: une découverte suisse à la portée de tout le monde

Plus de trois millions de personnes, des enfants surtout, meurent chaque année de maladies liées à l’eau insalubre. WHO World Water Day

Pour la Journée mondiale de l'eau, l'OMS se veut pratique. Elle ne se contente pas de dire qu'il faut boire de l'eau potable pour protéger sa santé, elle dit aussi comment le faire. Par exemple, en recourant à une technique de désinfection mise au point à Zurich.

Plus d’un milliard d’humains boivent encore de l’eau insalubre et ils sont deux milliards et demi à ne pas bénéficier de moyens d’assainissement satisfaisants. C’est le résultat d’une enquête menée conjointement par plusieurs agences des Nations unies.

La conséquence la plus visible de cette situation, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), c’est que plus de trois millions de personnes, des enfants surtout, meurent chaque année de maladies liées à l’eau insalubre alors que ces décès pourraient être évités.

Plus facile à dire qu’à faire. Pourtant, dit encore l’OMS, il existe «des mesures simples et peu coûteuses» qui permettent, individuellement et collectivement, d’apporter une réponse à ces problèmes. On pense d’abord aux changements de mentalités et de comportements, mais cela ne se fait pas du jour au lendemain.

Il y a aussi des techniques traditionnelles, comme la chloration de l’eau des puits et des réservoirs. Et des méthodes anciennes peu utilisées jusqu’ici, celles notamment que des chercheurs de l’Institut fédéral suisse des sciences et des techniques de l’environnement tentent de perfectionner et faire connaître.

Le procédé – baptisé SODIS et mis au point en particulier par Martin Wegelin, responsable du Programme traitement de l’eau de l’Institut – combine en fait deux méthodes connues, celle de la désinfection par l’irradiation solaire et celle du traitement par la chaleur solaire. «Cela ne coûte pratiquement rien, dit-il, le soleil est gratuit, les seuls autres éléments indispensables sont des bouteilles en plastique et une surface noire».

Prenez des bouteilles transparentes remplies d’eau, mettez-les à plat sur une surface noire pendant cinq heures. Les micro-organismes pathogènes présents dans l’eau polluée ne résistent pas à l’action destructrice de la lumière ultraviolette du rayonnement solaire. L’efficacité du processus augmente si on lui associe un «traitement thermique solaire» obtenu grâce à la couleur noire qui absorbe la lumière.

«Nous préférons le chlore, admet Richard Helmer, directeur du Département santé et environnement de l’OMS, car la méthode SODIS n’est pas cent pour cent efficace. Mais elle constitue une très bonne alternative dans les villages éloignés où les transports sont coûteux ou dans des situations extrêmes comme les camps de réfugiés. Passer grâce à cela de 60% de cas de diarrhées à 10% est une énorme amélioration».

Martin Wegelin mesure aussi les limites de la méthode SODIS, car elle requiert tout de même de l’eau relativement claire qui laisse passer la lumière solaire, il faut un ensoleillement suffisant et on ne peut pas traiter de très grandes quantités d’eau.

Mais, comme dit Gro Harlem Brundtland, directrice générale de l’OMS, c’est aujourd’hui qu’il faut agir et non dans dix ou vingt ans: «Nous ne pouvons nous offrir le luxe d’attendre que d’importants investissements d’infrastructure soient faits… Il serait insensé et inacceptable de ne pas tenir compte des priorités immédiates des plus nécessiteux».

Bernard Weissbrodt

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