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Entre banques et PME, tout va presque bien

Les 300'000 PME suisses constituent 99% de l'industrie. Keystone

Contrairement aux idées reçues, la majorité des PME sont satisfaites de leur collaboration avec les banques.

C’est le résultat d’une enquête publiée par le Secrétariat d’Etat à l’économie. Lequel préconise toutefois une amélioration de la transparence.

Le ton des critiques des petites et moyennes entreprises (PME) contre la politique de crédit des banques ne faisant que monter, il s’agissait d’en avoir le cœur net.

C’est ce qu’ont entrepris le Secrétariat d’Etat à l’économie (seco), l’Association suisse des banquiers(ASB), economiesuisse et l’Union suisse des arts et métiers (USAM) en mandatant Prognos pour mener l’enquête.

Les résultats en ont été présentés, vendredi à Berne, par les différents protagonistes sous forme d’une brochure: «Les défis du dialogue entre les banques et les PME».

Satisfaction majoritaire

Verdict: parmi les 438 PME (de un à 249 collaborateurs) interrogées, 60% sont satisfaites de leur banque contre 15% seulement de mécontentes. En outre 35% estiment que la collaboration s’est améliorée, contre 4%.

Voilà qui «remet les pendules à l’heure», a déclaré avec satisfaction Germain Hennet, de l’Association suisse des banquiers (ASB). Lequel a rappelé que la moitié des PME affichent des crédits bancaires dans leur bilan. Et que ces crédits atteignaient 225 milliards à la fin 2002.

Peter Neuhaus, représentant des entreprises, a pris acte de ces résultats, mais s’en est aussi étonné, rappelant que nombre de microentreprises ont de la peine à obtenir des crédits bancaires.

L’étude montre en effet que les entreprises de taille moyenne (entre 50 et de 140 collaborateurs) sont nettement plus satisfaites de leur banque que celles qui en emploient moins de 10.

Améliorer l’information

Eric Scheidegger, du seco, reconnaît le problème. Il estime notamment que les deux parties doivent améliorer l’information mutuelle. Il faut que les banques se montrent plus actives dans la communication de leurs critères d’évaluation (rating) et de leurs besoins d’information.

De leur côté, les entreprises doivent présenter des dossiers plus complets et informatifs et mieux se préparer pour négocier leurs emprunts.

L’appréciation diverge essentiellement sur la façon dont les deux parties perçoivent les documents présentés à l’appui d’une demande de crédit: ils sont de bonne qualité aux yeux des entreprises, alors que les banques les jugent insuffisants.

Les grandes banques aussi

L’octroi de crédits aux entreprises est traditionnellement une cause de tensions avec les banques, et plus encore en ces temps difficiles, où les critères se resserrent.

Ainsi, dans une étude parue l’été dernier, les banques cantonales avaient accusé les grandes banques d’avoir «coupé les vivres aux PME». Critique que les grandes banques avaient rejetée.

Et l’étude leur donne raison. Elle indique que les crédits des grandes banques aux PME représentent environ 39%, à égalité avec les banques cantonales.

Eric Scheidegger a précisé que les grandes banques sont en retrait pour des raisons essentiellement conjoncturelles et que ce repli a pu être ressenti par l’ensemble des entreprises, toutes catégories confondues.

Un marché qui fonctionne



Pour sa part, Rudolf Walser, du seco, a rappelé qu’il existe un marché du crédit qui fonctionne. La marge de taux d’intérêt est plus faible en comparaison internationale.

Si bien que, en Suisse, le crédit bancaire est l’une des principales sources de financement des PME. Mais l’économiste a également rappelé qu’il n’existe pas pour autant de droit au crédit et que les PME doivent faire leurs preuves. Et aussi se faire à l’idée que le rating est en passe de venir un outil de crédit incontournable pour relever les défis d’aujourd’hui.

swissinfo

75% des 2,6 millions de salariés suisses travaillent dans des PME.
Il y a 300’000 PME en Suisse.
Elles constituent les 99 % des entreprises.

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