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Feu vert pour le procès contre les chefs de Swissair

Devenue Swiss, la compagnie helvétique se porte bien. Keystone

19 personnes répondront en janvier 2007 de la débâcle de Swissair devant le tribunal de district de Bülach. La cour a accepté l'acte d'accusation complété.

Le Ministère public du canton de Zurich avait en effet été prié de revoir sa copie, jugée imprécise, notamment au chapitre des dommages subis par les créanciers.

L’acte d’accusation a notamment été enrichi d’une estimation des dommages subis par les créanciers de l’ancien SAirGroup au moment de la restructuration de mars 2001, dommage dont le montant global se monte à 1,1 milliard de francs.

Le calcul se base sur le fait qu’à l’époque déjà, les dirigeants auraient dû laisser partir le groupe en faillite au lieu de tenter cette restructuration. Celle-ci n’a en fait servi qu’à dissimuler les pertes des sociétés du groupe, déjà en bien piteux état à l’époque.

Tous les dirigeants inculpés

Le dossier, qui tient dans 4150 classeurs (soit une pile de papier de 280 mètres de haut), vise les mêmes 19 personnes que dans la première version. L’acte d’accusation porte sur les délits de gestion déloyale, gestion fautive, faux dans les titres et faux renseignements sur des entreprises commerciales.

Parmi les inculpés figure en bonne place le dernier patron de Swissair, Mario Corti, aux côtés de l’ancien ministre zurichois Eric Honegger, de l’ancienne sénatrice Vreni Spoerry, de l’ancien patron du Credit Suisse Lukas Mühlemann, du banquier privé genevois Benedict Hentsch, de l’ancien patron des patrons Andres Leuenberger, de l’industriel du ciment Thomas Schmidheiny ainsi que l’avant-dernier patron de SAirGroup Philippe Bruggisser.

Egalement mis en accusation, les anciens responsables des finances du groupe Georges Schorderet et Jacqueline Fouse.

La plus grosse faillite de l’histoire suisse

Il a fallu quatre ans et demi au Ministère public zurichois pour prononcer les premières inculpations dans la plus grosse faillite jamais survenue en Suisse.

Quelque 130 personnes ont été interrogées, et des avoirs pour un montant d’un million de francs ont été saisis. Cette mise en accusation porte sur les événements survenus durant l’année qui a précédé le «grounding» du 2 octobre 2001, jour où la totalité de la flotte de Swissair est restée clouée au sol.

swissinfo et les agences

Dans les années 90, Swissair noue des alliances avec des compagnies étrangères déficitaires, comme Sabena et AOM Air Liberté. C’est le début de la fin.

En 2000, la compagnie helvétique fait face à une perte de 3 milliards de francs. Son patron Philippe Bruggisser doit s’en aller.

Au printemps 2001, Swissair croit avoir trouvé son sauveur en la personne de Mario Corti, ancien chef des finances de Nestlé.

Le 2 octobre 2001, toute la flotte de Swissair reste clouée au sol, par manque de liquidités. Seule l’injection en urgence de 450 millions de francs par la Confédération permet aux avions de reprendre les airs.

Le 1er avril 2002, c’est la mort définitive de Swissair et la naissance de Swiss.

Désormais dans le giron du groupe allemand Lufthansa, la nouvelle compagnie vient de sortir des chiffres rouges, avec un bénéfice de 76 millions de francs au premier semestre 2006.

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