Gros bénéfices pour l’AVS en 2006

Des résultats réjouissants pour l'AVS l'an dernier. Keystone

L'assurance-vieillesse et survivants a bouclé ses comptes 2006 avec un excédent de 2,7 milliards de francs.

La conjoncture favorable a engendré une hausse des contributions des employés et des employeurs. Les dépenses sont, par contre, restées pratiquement inchangées.

Associées aux contributions des pouvoirs publics (TVA notamment),
les cotisations ont en effet rapporté en 2006 1,21 milliard de francs de plus que le total des pensions versées aux retraités.

Mais le résultat positif de l’AVS s’explique aussi par la bonne tenue des placements et de l’activité d’assurance elle-même.

En comparaison avec 2005, les charges de l’AVS ont augmenté de 355 millions de francs (+1,13 %) pour se fixer à 31,68 milliards. Grâce à la reprise économique, les cotisations des assurés et des employeurs ont quant à elles progressé plus fortement et rapporté en 2006 3,4% de plus qu’en 2005. Elles se sont montées à 24,07 milliards de francs l’an passé.

Les syndicats pour une retraite à la carte

Pour l’Union syndicale suisse (USS), les comptes 2006 de l’AVS montrent qu’il existe une marge de manœuvre financière suffisante pour mettre en place un système de retraite à la carte pour tous.

L’USS estime dans un communiqué que les scénarios du Conseil fédéral, qui ne cesse d’ «annoncer la faillite imminente de l’AVS», sont erronés.

L’assurance invalidité reste dans les chiffres rouges

Pour ce qui est de l’AI et malgré une amélioration due à une baisse des charges, les comptes 2006 sont restés nettement négatifs, avec une perte de 1,56 milliard. La dette de l’AI atteint désormais 9,33 milliards de francs.

Enfin les APG (allocations pour perte de gain) ont enregistré en 2006 une perte de 321 millions de francs. La détérioration de la situation financière s’explique par le fait que pour la première fois en 2006, les APG ont dû assumer les charges de l’assurance maternité sur une année entière.

Cette dernière est en effet entrée en vigueur courant 2005, en même temps que la revalorisation des allocations pour militaires.

Selon Ulrich Grete, président du conseil d’administration du fonds de compensation, les réserves des APG sont toutefois encore suffisantes pour couvrir les pertes attendues en 2007 et en 2008 également.

Le gouvernement n’a en outre pas encore utilisé sa compétence d’augmenter le pourcentage de cotisation des employeurs et des employés.

A noter enfin que le fonds de compensation commun aux trois secteurs AVS, AI et APG a globalement perdu de l’argent sur ses activités d’assurance en 2006.

L’ensemble des cotisations et la part aux recettes fiscales ont rapporté 43,66 milliards de francs en 2006, soit 577 millions de moins que les charges totales des trois comptes.

swissinfo et les agences

Les trois piliers du système de prévoyance vieillesse

Le premier est la prévoyance étatique. Chaque habitant doit cotiser auprès d’une assurance fédérale (AVS) qui verse à la retraite une rente destinée à couvrir les besoins de base.

Le second est la prévoyance professionnelle. C’est une assurance privée obligatoire à laquelle salariés et employeurs cotisent à parts égales. L’argent accumulé est redistribué à la retraite sous forme de rente ou de capital.

Le troisième est la prévoyance individuelle. Déductible fiscalement, cette dernière est facultative.