Invalidité: moins de nouveaux rentiers mais la dette demeure
L'assurance-invalidité (AI) a enregistré en 2006 un recul du nombre de nouveaux rentiers de 16% par rapport à l'année précédente et d'environ 30% depuis 2003.
De nouvelles mesures seront toutefois nécessaires pour éviter de voir la montagne de dettes gonfler encore, assure l’Office fédéral des assurances sociales (OFAS).
A la baisse de 23’200 en 2005 à 19’600 nouveaux rentiers l’an dernier vient s’ajouter une autre bonne nouvelle.
Le nombre de nouvelles rentes octroyées a été pour la première fois inférieur à celui des rentiers qui ont quitté l’AI – le plus souvent parce qu’ils ont atteint l’âge de la retraite et touchent l’assurance vieillesse (AVS).
L’effectif total des rentiers a ainsi légèrement diminué de 300 pour se stabiliser à 257’200.
Cette évolution est due à plusieurs facteurs. Parmi eux, la prise de conscience, tant du côté des assurés, des médecins, des employeurs que des services sociaux, que l’AI n’est pas la «voie royale», explique Alard du Bois-Reymond, chef de l’assurance invalidité à l’OFAS.
Le nombre de premières demandes de prestations a ainsi diminué de 79’000 à 76’000 l’an dernier.
A cela s’ajoute une sévérité accrue dans le traitement des requêtes, le taux de refus ayant légèrement augmenté (de 42% à 45%) pour les premières demandes de rentes.
Déficit en diminution
Les mesures instaurées par la 4e révision de l’AI (entrée en vigueur en 2004) ont également porté leurs fruits. Le taux moyen d’invalidité a diminué, le dispositif de réinsertion professionnelle a été renforcé et les avis médicaux se sont généralisés.
Conséquence, le déficit de l’AI a diminué pour la première fois depuis le dernier relèvement des cotisations en 1995. Il est passé à 1,6 milliard de francs l’an dernier (1,7 milliard en 2005).
Ce recul est réjouissant. Mais le déficit va recommencer à se creuser cette année déjà en raison du relèvement général des rentes (2,8%) le 1er janvier, met en garde l’OFAS.
Recettes supplémentaires
Pour cet office, le besoin de réformes est d’autant plus urgent que la dette de l’AI atteint 9,3 milliards de francs.
Sans nouvelles mesures, le nombre de rentes va reprendre l’ascenseur, les instruments actuels ayant épuisé leurs effets, souligne Yves Rossier, le directeur de l’OFAS.
La votation populaire du 17 juin prochain est cruciale, selon l’office. Car la 5e révision de l’AI prévoit des mesures durables, notamment un dispositif de réinsertion précoce et une accélération marquée de la procédure.
A elle seule, la 5e révision ne suffira toutefois pas à assainir durablement l’AI. Sans recettes supplémentaires, la dette continuera de se creuser au rythme d’un milliard par an, avertit l’OFAS.
swissinfo et les agences
La 5e révision de l’Assurance invalidité sera soumise au peuple le 17 juin prochain. Cette révision n’a pas plu à la gauche, qui a saisi le référendum.
Sous le slogan du «travail avant les rentes», cette révision prévoit de rendre plus difficile l’accès aux rentes AI. L’intégration est privilégiée.
La notion d’invalidité sera restreinte et certaines prestations réduites. Au total, cette révision prévoit jusqu’à 600 millions de francs d’économie par année d’ici 2025.
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