Japon: le match Novartis-Roche
Novartis veut prouver à Roche qu'il est aussi ambitieux que lui au Japon. Son patron, Daniel Vasella, a dévoilé, mercredi, de nouveaux projets.
Il est question de racheter une entreprise locale et d’utiliser le réseau des pharmacies japonaises.
Daniel Vasella note qu’au hit-parade des plus grands vendeurs de médicaments au Japon, Novartis est passé du dixième rang en 1998 au sixième aujourd’hui.
Pas en reste, Roche observe que la fusion de sa filiale japonaise avec Chugai Pharmaceuticals fera de lui le quatrième groupe pharmaceutique japonais.
Pour se rapprocher un peu plus de Roche, Novartis ne cache pas qu’il est prêt, lui aussi, à racheter une entreprise locale.
«Avec Chugai, Roche va croître au Japon plus vite que ses rivaux. Il a une longueur d’avance sur eux. Et Novartis est forcé de se rendre à cette évidence. En laissant entendre qu’il est la recherche d’un partenaire local», déclare à swissinfo Mayo Mita, un analyste de Morgan Stanley à Tokyo.
Mais, en attendant, Daniel Vasella annonce que Novartis ne se contentera plus de distribuer ses produits par le biais des hôpitaux et des médecins. Qu’il recherchera des partenaires locaux pour les vendre aussi à travers le réseau des pharmacies japonaises.
«Cette contre-offensive de Novartis au Japon est une réponse au rachat de Chugai Pharmaceuticals par Roche», déclare un analyste de UBS Warburg à Tokyo.
Novartis irrité
«Roche est devenu la première firme étrangère à reprendre une société pharmaceutique japonaise de qualité. Et cela irrite Novartis», ajoute-t-il.
Son président Daniel Vasella veut augmenter ses ventes au Japon en diversifiant ses activités dans les produits pour animaux de compagnie.
C’est un marché en très forte croissance: les Japonais ne se sont jamais autant entouré de chiens et de chats depuis qu’ils font moins d’enfants.
«Les ventes de Novartis au Japon dépasseront la croissance moyenne du marché. Nous tablons sur une progression annuelle supérieure à 10%», confie Daniel Vasella au journal économique Nikkei.
D’ici à 2006, Novartis veut se retrouver parmi les cinq plus grands fournisseurs de médicaments au Japon, juste après Roche.
En 2001, il a réalisé un chiffre d’affaires de 157,5 milliards de yens ( plus de 2 milliards de francs), en hausse de 9,4% par rapport à l’exercice précédent.
swissinfo/Georges Baumgartner à Tokyo
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