L’aiguilleur de Skyguide face à ses responsabilités
Deux semaines après la collision aérienne, le contrôleur qui était de service rompt le silence. Il veut assumer sa part de responsabilité.
«Je compatis avec les proches des victimes et leur exprime mes plus profondes condoléances.» C’est ce qu’écrit l’aiguilleur du ciel dans la prise de position destinée à la SonntagsZeitung et au magazine allemand Focus. La catastrophe, qui a coûté la vie à 71 personnes, a frappé surtout des enfants, ce qui l’affecte particulièrement.
Durant les journées consécutives à la collision aérienne au-dessus du lac de Constance, le contrôleur a dû recourir à un soutien psychologique, confie-t-il. Il a reçu beaucoup de témoignages de sympathie. Cette compassion et le soutien de sa famille l’aident à surmonter le choc et le chagrin.
Concours de circonstances
Le soir du 1er juillet, il a été impliqué dans un concours de circonstances où hommes, ordinateurs, instruments de contrôle et de transmission ainsi que réglementations ont joué un rôle. «Le tragique accident a révélé que des erreurs sont survenues dans cet imbroglio», reconnaît-il. En tant qu’aiguilleur du ciel, il estime de son devoir d’éviter de tels accidents.
Le contrôleur affirme qu’il collabore pleinement avec les autorités pour permettre de reconstituer les événements. Il précise avoir déjà été entendu par le Bureau fédéral allemand d’enquête sur les accidents aériens (BFU).
Qu’on le laisse en paix
Si l’employé impliqué dans l’accident a choisi de s’exprimer au moyen de cette déclaration écrite, c’est parce qu’il espère qu’on le laissera en paix dorénavant, a expliqué le porte-parole de Skyguide Patrick Herr à l’ats. Le contrôleur précise qu’il ne donnera aucune information au public dans l’intérêt de l’enquête.
La société Skyguide se refuse également à commenter les investigations en cours. M. Herr n’a rien voulu dire à propos de la thèse du magazine Focus, selon laquelle une assistante se trouvait également dans les bureaux de Skyguide au moment des faits.
Le contrôleur mis en cause dans la collision a été suspendu de ses fonctions mardi par mesure provisionnelle de l’Office fédéral de l’aviation civile (OFAC). Le parquet de Bülach (ZH) enquête actuellement sur le rôle joué par la société de contrôle aérien dans la catastrophe.
swissinfo avec les agences
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