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L’aéroport de Lugano souffre du départ de Crossair

Crossair n'attérit plus à Lugano-Agno... Keystone Archive

L'avenir de Lugano-Agno n'est pas tout rose. Très utilisé par Crossair avant, il doit désormais s'adapter aux exigences de Swiss pour survivre.

Aux portes de Lugano, dans la plaine d’Agno, l’aéroport tessinois déroule une piste qui ne sera plus assez longue lorsque la nouvelle compagnie nationale Swiss fera voler ses nouveaux Embraer, soit dès 2005.

Pour André Dosé, ex-numéro un de Crossair et chef de Swiss, «l’allongement de la piste est une nécessité absolue». Il l’avait dit lors d’une visite à Agno, en avril dernier, lorsqu’il avait garanti que «le trafic régional aurait un rôle important» au sein de la nouvelle compagnie.

La longueur de la piste en question

Et c’est là que le bât blesse. Il est question depuis plusieurs années de prolonger la piste de l’aéroport, des actuels 1350 mètres à 1600 mètres. La ville de Lugano, propriétaire du tarmac, y est favorable. Les communes limitrophes du tarmac, Agno et Bioggio y sont opposées pour des raisons de pollution et de nuisances.

«Swiss prétend que les avions de type Embraer ne pourraient pas atterrir sur notre piste, dit le maire de Bioggio, Thomas Vollmeier. Pourtant ils atterrissent à l’aéroport de London-City, sur une piste encore plus courte.»

Une étude est requise

Le maire demande dès lors aux responsables de l’aéroport de réaliser une étude qui démontre que l’allongement de la piste est indispensable pour des raisons techniques: «faute de quoi, nous continuerons à nous opposer au projet», ajoute Thomas Vollmeier.

De son côté, le maire d’Agno, Mauro Frischknecht est perplexe à propos des conséquences que la construction de la NLFA et celle de la ligne S-Bahn entre Lugano et l’aéroport milanais de Malpensa pourraient avoir sur Lugano-Agno: «si notre aéroport devait continuer à perdre des passagers, cela n’aurait aucun sens de l’agrandir.»

Perte de passagers

En fait, les beaux temps semblent résolus pour le tarmac tessinois. En 2001, 270’000 voyageurs l’ont utilisé soit 30% de moins qu’à la fin des années 90. Lorsqu’il fonctionnait à plein régime, avec des vols pour Florence, Naples, Venise, Bologne ou même Cannes, il dénombrait jusqu’à 400’000 passagers par année.

Le départ de la compagnie régionale italienne Air-Vallée et surtout la concurrence de l’aéroport international de Malpensa n’ont pas arrangé la situation.

«Nous aimerions convaincre d’autres compagnies d’utiliser notre aéroport, mais notre piste, trop courte, est un obstacle. Seuls les petits avions peuvent y atterrir et ils ne sont pas assez rentables», conclut Giorgio Marcionni, directeur de l’aéroport tessinois.

swissinfo/Gemma d’Urso à Lugano

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