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L’unité «vache folle» de la Confédération sera dissoute

Seuls deux cas d'ESB ont été enregistrés cette année en Suisse. Keystone

L'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) est pratiquement éradiquée en Suisse. L'organisme créé en 2001 cessera son activité sous sa forme actuelle en fin d'année.

A l’avenir, une nouvelle unité – plus petite – aura sous contrôle l’entier de la chaîne de production alimentaire plutôt que la seule ESB.

L’Office vétérinaire fédéral (OVF) confirme la dissolution de son unité «vache folle» à la fin de cette année. Une information préalablement diffusée par la radio alémanique DRS.

Cette unité destinée à faire front contre la maladie touchant les bovins emploie 20 collaborateurs. Son budget atteignait jusqu’ici 3,5 millions de francs.

Conséquence de la décision de l’OVF, la cellule sera techniquement dissoute pour fonctionner sous une forme différente. Ses effectifs passeront à 12 personnes et son budget à 2 millions de francs, indique Cathy Maret, porte-parole de l’office.

Sa tâche elle aussi sera revue. Focalisée jusqu’ici sur l’ESB, elle sera élargie à l’ensemble de la chaîne de production, à la protection et la santé des animaux ou encore à la sécurité alimentaire et l’hygiène.

Cette décision intervient alors que seuls deux cas d’ESB ont été enregistrés cette année en Suisse. Contre 68 en 1995 et 3 en 2005. Plus aucune trace des substances animales interdites dans les fourrages n’a été décelée non plus.

Dissolution impossible à agender

Cette décision fait suite aussi aux propos tenus à swissinfo par un porte-parole de l’OFV en décembre dernier. Marcel Falk assurait alors que «nous sommes convaincus (d’être) au début de la fin de la maladie de la vache folle en Suisse».

L’office vétérinaire s’avouait dans l’impossibilité de préciser le moment auquel la maladie aura complètement disparue du territoire helvétique.

Il évoquait un délai de dix ou douze ans, rappelant que les vaches diagnostiquées ces dernières années comme étant infectées ont souvent contracté la maladie au milieu des années nonante.

Troisième pays européen touché par l’épidémie à cette époque-là, la Suisse a pris depuis toute une série de mesures – interdiction de l’utilisation des farines animales, élimination des troupeaux où des cas d’ESB ont été constatés, incinération des carcasses des animaux malades.

La Suisse très en vue sur ce dossier

La Suisse a également joué un rôle central dans la détection de la maladie. C’est une entreprise du cru (Prionics) qui a mis au point un test de dépistage rapide, adopté hors de ses frontières.

En 2004, la FAO (l’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) désignait même la Suisse comme étant «le pays qui a réussi à surmonter une crise d’ESB».

«Pour nous, la Suisse est presque le modèle du pays qui a adopté la bonne politique pour lutter contre cette maladie», renchérissait Andrew Speedy, de la division production animale et santé de la FAO.

swissinfo et les agences

Le premier cas d’ESB a été diagnostiqué en Suisse en novembre 1990.
En 1995 a été enregistré le maximum de cas annuel: 68.
En 2005, trois cas ont été détectés, contre deux l’année précédente.
Ailleurs, la maladie est encore présente: en 2005, 203 cas ont été diagnostiqués en Grande-Bretagne , 98 en Espagne et 69 en Irlande.

Après la découverte du premier cas d’ESB en Suisse, les autorités fédérales ont pris une série de mesures pour éviter l’extension de la maladie.

Elles ont en particulier interdit l’utilisation dans la chaîne de production alimentaire de parties d’animaux à risque (cervelle, moelle épinière). Elles ont également banni les farines animales de l’alimentation des ruminants.

Beaucoup d’autres mesures ont été prises par la suite. L’interdiction par exemple des farines animales pour l’ensemble des animaux de rente. Et la création de l’Unité ESB.

Une nouvelle forme de la maladie de Creutzfeld-Jakob – la forme humaine de l’encéphalopathie spongiforme bovine – est apparue en 1996 et sa cause supposée est l’absorption de viande de bœuf contaminée.

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