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La conjoncture devrait s’accélérer

Les indicateurs conjoncturels sont en hausse pour fin 2005. Keystone

Le Secrétariat d'Etat à l'économie (seco) table sur une croissance du produit intérieur brut de 1,5% en 2005 et de 1,8% en 2006.

Il confirme donc les pronostics des principaux instituts de prévisions. Mais certains signes pourraient bien annoncer une détérioration de la situation économique mondiale.

Le Secrétariat d’Etat à l’économie (seco) table sur une croissance du produit intérieur brut (PIB) de 1,5 % cette année et sur un dynamisme plus marqué au 2e semestre.

Pour le seco, le ralentissement de ces derniers mois devrait donc s’estomper, mais les incertitudes n’en ont pas pour autant disparu. Pire même, les risques de voir le contexte économique mondial se dégrader ont augmenté, ont indiqué vendredi les experts de la Confédération.

Il n’est ainsi pas certain que la zone euro, premier débouché pour les exportations helvétiques, connaisse la reprise tant attendue.

L’Allemagne à la peine

La demande intérieure dans plusieurs pays, au premier rang desquels l’Allemagne, le plus important partenaire commercial de la Suisse, patine comme en témoignent une série d’indicateurs avancés.

Ainsi, le gouvernement allemand a abaissé vendredi prévision de croissance pour cette année à 1 %, contre 1,6% attendus auparavant. Pour l’an prochain, Berlin table sur une hausse de 1,6% de son produit intérieur brut.

Plus généralement, les dangers majeurs ont pour noms dollar et pétrole, ce qui prouve la grande dépendance à l’égard des facteurs extérieurs L’or noir reste un souci de premier ordre avec la flambée des cours qui le caractérise depuis plus d’un an.

Et la tendance n’est pas à l’apaisement. C’est pourquoi le seco parie sans surprise sur des prix toujours élevés cette année et l’an prochain, avec un baril qui dépasse allègrement les 50 dollars depuis des mois.

L’évolution aux Etats-Unis inspire davantage d’optimisme aux économistes fédéraux. La croissance soutenue devrait se poursuivre en 2005 et 2006 pour atteindre progressivement son niveau d’expansion potentiel.

Morosité ambiante

Le ralentissement conjoncturel subi depuis l’automne dernier a laissé place à une morosité ambiante qui ne devrait s’estomper qu’à partir de la mi-2005. Pour mémoire, le PIB helvétique s’est contracté de 0,1% au 4e trimestre 2004, avec tout de même une croissance de 1,7% sur l’ensemble de l’année écoulée.

La concrétisation des prévisions du seco dépend donc d’une embellie en zone euro. Un phénomène qui permettra aux exportations de retrouver quelques couleurs. Le bas niveau des taux d’intérêt et des carnets de commandes bien remplis devraient faire le reste, en soutenant notamment les investissements en biens d’équipement.

Les investissements dans le secteur de la construction ne profiteront pas, en revanche, d’un essor comparable. La tendance est au repli jusqu’en 2006, en raison du recul des dépenses publiques et d’un ralentissement dans la mise en chantier de logements, note encore le seco.

Ménages sur la réserve

Les ménages demeureront pour leur part d’une humeur empreinte de retenue. La consommation privée, qui représente 60 % du PIB, est pénalisée par un taux de chômage encore élevé.

Elle parviendra tout de même à augmenter «modestement» pour dynamiser quelque peu la croissance en Suisse. Tant et si bien que celle-ci devrait grimper à 1,8 % l’an prochain.

Sur le front de l’inflation, aucun nuage ne se profile à l’horizon. L’évolution des prix apparaît toujours bien maîtrisée. Du coup, les taux d’intérêt ne devraient monter que lentement, tant sur le marché monétaire que sur celui des capitaux. Une bonne nouvelle pour ceux qui ont investi dans la pierre notamment.

Tous les spécialistes sont d’accord

Avec ces prédictions, le seco se trouve en ligne avec les autres principaux instituts de prévisions du pays, comme le Créa lausannois, le BAK bâlois et le KOF zurichois.

Ce dernier, le Centre de recherches conjoncturelles (KOF) du Poly de Zurich (EPFZ), a publié vendredi son dernier baromètre conjoncturel. Lequel annonce également la fin du ralentissement de la croissance économique pour l’automne.

Le baromètre, qui s’intéresse à l’industrie et à la construction, fait apparaître qu’en avril, les entrées de commandes sont demeurées stables en un an, ce qui a entraîné une contraction du baromètre par effet de base.

De plus, l’augmentation ne s’est pas maintenue quant à l’optimisme pour les achats attendus dans les produits intermédiaires.

Le retournement se dessine en fait au niveau des carnets de commandes, qui signalent la mise en fabrication des biens. Le KOF précise que la tendance favorable est toutefois davantage soutenue par la construction que par l’industrie.

swissinfo et les agences

Le seco table sur une croissance du PIB de 1,5 % cette année.
La ralentissement conjoncturel de 0,1% subi au 4e trimestre 2004 a laissé place à une morosité qui ne devrait s’estomper qu’à la mi-2005.
La consommation privée (60% du PIB) est pénalisée par un taux de chômage élevé. Elle parviendra à dynamiser un peu la croissance à 1,8% en 2006.

Les prédictions du seco s’alignent sur celles des autres principaux instituts de prévisions. Le Créa lausannois, le BAK bâlois et le KOF zurichois annoncent respectivement des taux de 1,6%, 1,4% et 1,6% pour 2005 et 1,9%, 1,6% et 2,1% pour 2006.

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