La pauvreté guette l’agriculture
L'agriculture est menacée par la crise économique, conclut l'Union suisse des paysans (USP) dans son rapport 2002 publié mardi.
Selon elle, les paysans doivent agrandir leurs exploitations, trouver d’autres sources de revenu ou abandonner leur métier.
Alors qu’un horticulteur gagne en moyenne un salaire annuel brut de 53 250 francs, il était de 27 417 francs en 2001 pour les paysans, relève l’USP.
«Les personnes actives dans l’agriculture sont menacées par la pauvreté de manière disproportionnée», commente le directeur de l’USP, Jacques Bourgeois.
Plus de 65% des exploitations non rentables
En ce qui concerne le rendement des exploitations, l’USP montre dans son analyse que la situation des paysans suisses diffère beaucoup selon le type d’exploitation.
Seules les grosses exploitations (plus de 30 hectares) ont en général une rentabilité positive. Au total, 67% des exploitations suisses ne sont pas rentables.
Le rapport constate également que les gains des agriculteurs réalisés par la vente des produits a connu un recul annuel moyen de 228 millions de francs depuis 1990.
Les paiements directs, destinés à indemniser les prestations d’intérêt public réalisées par les paysans, comme l’entretien du paysage, n’ont en revanche pas cessé d’augmenter. En 2002, l’agriculture en a tiré près du quart de ses recettes.
Les alternatives
Face à un tel constat, le vice-président de l’USP John Dupraz reconnaît la nécessité d’agrandir les exploitations agricoles, comme le demande l’Office fédéral de l’agriculture.
Il précise toutefois que pour qu’une exploitation puisse s’agrandir, il est nécessaire que des conditions générales optimales soient créées. Des terres doivent être disponibles et des moyens financiers mis à disposition.
Selon John Dupraz, l’acquisition de revenus complémentaires hors de l’agriculture est aussi une stratégie prometteuse, en particulier dans les régions de montagne.
Ces revenus peuvent être acquis dans des activités proches, comme l’entretien des forêts, mais également dans le tourisme, l’artisanat ou même l’industrie.
Indemnités pour cessation d’exploitation
L’USP plaide également pour des mesures sociales d’accompagnement pour les paysans voulant quitter l’agriculture.
Elle rappelle à ce sujet sa résolution en faveur de la création rapide d’une indemnité pour cessation d’exploitation. Le président de l’USP, Hansjörg Walter, estime qu’environ 50 millions de francs devraient y être consacrés chaque année.
swissinfo avec les agences
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