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La Poste, vers une libéralisation à deux vitesses

La Deutsche Post à Berne. En matière de libéralisation postale, l'UE est déjà plus avancée que la Suisse. swissinfo.ch

Comme l'Europe, la Suisse veut une libéralisation progressive et contrôlée de La Poste. Mais les Quinze veulent aller plus vite.

Le gouvernement suisse plaide clairement en faveur d’une ouverture rapide, mais limitée du marché. La Poste devrait donc voir son monopole sur les envois levé par étapes dès 2004. Et après 2006, seul le courrier de moins de 100 grammes devrait continuer de passer obligatoirement par le géant jaune.

Ce sujet est également d’actualité à Bruxelles. En effet, l’ouverture des services postaux à la concurrence a démarré dans les pays de l’Union européenne en 1997. Mais une nouvelle phase de libéralisation vient d’être décidée le 7 mai dernier par les ministres. Dans le but de parvenir à une ouverture totale du marché en 2009.

L’exemple de la Suède

La libéralisation sera donc, comme en Suisse, «progressive et contrôlée». Mais elle sera plus rapide que ce que propose le Conseil fédéral. Elle se fera en deux étapes. En 2003, les Etats devront ouvrir à la concurrence l’acheminement des lettres pesant plus de 100 grammes ainsi que l’ensemble des envois de courrier transfrontalier. Et en 2006, le seuil sera abaissé aux lettres de plus de 50 grammes.

Par ailleurs, la Commission européenne est chargée de réaliser une étude pour évaluer l’impact dans chaque Etat d’une libéralisation totale des services postaux en 2009.

Actuellement, la limite du poids pour l’ouverture à la concurrence est fixée à 350 grammes. Mais plusieurs pays ont déjà dépassé cette limite. C’est le cas notamment de la Suède et de la Finlande qui ont libéralisé tout le courrier postal direct de lettre et le courrier transfrontalier.

«Des services postaux rapide, efficaces et compétitifs sont d’une importance cruciale pour assurer la compétitivité des entreprises de l’Union européenne», explique le commissaire Frits Bolkenstein, responsable du marché intérieur.

Maintenir le service universel

Les Quinze veulent cependant combiner la concurrence accrue avec le maintien d’un service universel accessible à tous. Avec des prix bas. Un défi qu’ils entendent relever.

Même si, comme l’ont relevé les partis de gauche lors du débat au Parlement européen en mars, aucune garantie n’est donnée sur les conséquences sociales et économiques ni sur le devenir même des services publics.

A la Commission, on balaye ces inquiétudes. En affirmant que les emplois durables dans le secteur postal sont avant tout assurés par un climat où la concurrence stimule la demande. Et l’on cite en exemple la Suède qui a ouvert son marché postal en 1994 et qui parvient toujours à garantir le service universel même à ses régions les plus éloignées .

swissinfo/Barbara Speziali à Bruxelles

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