La Suisse aide les pays les plus pauvres à se désendetter
Le gouvernement suisse accordera 33 millions de francs à l'initiative destinée à alléger la dette des pays les plus pauvres envers la Banque mondiale et la Banque africaine de développement.
Ce crédit sera utilisé dans le cadre de la première phase de l’initiative (2006-2007). Le Conseil fédéral décidera par la suite d’une contribution pour la deuxième phase, qui s’étendra sur huit ans.
L’initiative d’allègement de la dette multilatérale tend à la réalisation des objectifs de développement de l’ONU pour le Millénaire. Elle a été élaborée par les dirigeants des pays les plus industrialisés et de la Russie (G8) en juin 2005.
De son côté, c’est en décembre 2005 que le gouvernement suisse a décidé de modifier l’affectation des sommes versées au Fonds monétaire international (FMI) afin de soutenir cette initiative.
Seconde phase discutée
Dans le cadre de sa première phase, la contribution suisse se montera précisément à 32,5 millions de francs. Le Conseil fédéral a décidé mercredi de financer ce crédit par le biais de moyens issus de l’aide au développement.
Cinq millions de francs seront ainsi prélevés sur le budget du Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO) et 28 millions de francs sur le budget géré par la Direction du développement et de la coopération (DDC) au titre de l’aide financière multilatérale.
Quant à la contribution future de la Suisse dans la seconde phase de l’initiative (2008-2015), elle sera discutée ultérieurement par le Conseil fédéral et le Parlement sur la base d’un crédit-cadre séparé.
39 pays concernés
L’allègement de la dette – en ce qui concerne la seule Banque mondiale, la somme due se monte à 37 milliards de dollars – doit offrir aux pays les plus pauvres une marge de manœuvre afin qu’ils puissent se concentrer sur la lutte contre la pauvreté et le développement socio-économique.
Au total, 39 pays sont concernés par cet allègement financier. Parmi eux, 33 se trouvent en Afrique et les autres en Amérique latine ou en Asie.
La proposition du G8 d’annuler complètement les dettes des pays les plus pauvres envers l’Association internationale de développement (ADI, fenêtre concessionnelle de la Banque mondiale pour les pays à bas revenu), le FMI et le Fonds africain de développement (FAD) a été adoptée en 2005 lors de l’assemblée annuelle du FMI et de la Banque mondiale.
Compenser les pertes
Par son engagement financier, la Suisse contribue, selon le Département fédéral de l’économie, à compenser les pertes de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement.
«Les deux institutions pourront ainsi continuer d’octroyer des crédits à des conditions favorables aux pays en développement à faible revenu qui sont engagés dans des réformes», indique encore Berne.
swissinfo et les agences
La Banque mondiale est une agence spécialisée de l’ONU fondée en 1944 à Bretton Woods conjointement au Fonds monétaire international.
Au total, 184 pays en sont membres. Leur pouvoir au sein de l’institution est déterminée par leur poids économique. Ainsi, les Etats-Unis disposent de 16,41% des voix contre par exemple 4,49% des voix pour l’Allemagne.
La Suisse se trouve dans un groupe formé par l’Azerbaïdjan, le Kirghizistan, la Pologne, la Serbie-Monténégro, le Tadjikistan, le Turkménistan ou encore l’Ouzbékistan, qui détiennent 2,79% des voix.
Chaque année, la Banque mondiale alloue des crédits pour près de 20 milliards de dollars à des projets consacrés aux pays les plus pauvres du monde.
La Banque africaine de développement (BAD) a été fondée en 1964 pour contribuer au développement du continent africain. Elle est la seule banque multilatérale dont les pays preneurs de crédits sont aussi les actionnaires majoritaires (60% des actions).
La BAD est le plus important établissement bancaire multilatéral en Afrique. Elle consent des prêts pour près de 2 milliards de dollars par année.
La Suisse est membre de la BAD depuis 1982. Elle finance en outre le Fonds africain de développement depuis sa création en 1973.
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