La Suisse, pionnière dans la lutte contre l’ozone
Une campagne nationale d'information contre l'ozone débute. Intitulée «Ozone O.K?», elle veut responsabiliser la population avant les pics de l'été plutôt qu'intervenir dans l'urgence.
En cela, la Suisse fait œuvre de pionnier à l’échelle européenne.
Contrairement à ses voisins européens, la Suisse ne connaît pas les fameux niveaux d’alerte en matière de concentration d’ozone.
En Italie ou en France par exemple, les autorités informent et restreignent la circulation lorsque ce gaz irritant est trop présent dans l’air. C’est à dire certains jours d’été, au moment où voitures et chaleur conjuguent leurs effets néfastes.
Pour Pierre Kunz, adjoint scientifique du chef du service genevois de la protection de l’air, agir lors des pics d’ozone reste peu efficace sur les quantités de gaz présents dans le bas atmosphère.
En effet, ce gaz résultant de l’oxydation de l’oxygène se dissipe très lentement. Reste que l’efficacité pédagogique du système d’alerte sur la population lui paraît indéniable.
Plus stricte que l’Europe
La Suisse, pourtant pas plus touchée que ses voisins par la pollution à l’ozone, mène une politique plus ambitieuse. Dès 1985, elle s’est imposée des valeurs d’immission maximales dans l’air plus strictes que celles de l’Union européenne.
Et pour éviter que ces limites ne soient trop souvent dépassées, elle a opté pour la prévention et l’information en amont des périodes de crise.
Un service d’information par sms géré par onze cantons situés aux abords de l’axe routier Nord-Sud Bâle-Chiasso existe depuis 3 ans.
Cette année, un pas décisif est franchi, avec la campagne «Ozone O.k.?» lancée à l’échelle nationale entre mai et septembre. Elle sera probablement renouvelée par la suite.
Informations et sensibilisation
Au centre de cette campagne figure une plate-forme d’information sur Internet: http://www.ozonok.ch. Tout y est ou presque: de l’impact sur la santé aux mesures à prendre par chacun en passant par les quantités d’ozone observées en temps réel.
S’ajoutent à ce site un effort de sensibilisation direct à l’aide d’affiches et d’annonces dans la presse et les cinémas. Ainsi que la publication d’une vaste documentation scientifique.
Action conjointe de Cercl’Air (Société suisse des responsables de l’hygiène de l’air), des services cantonaux de protection de l’air et l’Office fédéral de l’environnement, des forêts et du paysage (OFEFP), «Ozone O.K.?» ne se bat pas contre du vent.
L’ozone a en effet un impact direct sur la croissance des plantes, mais surtout sur la santé humaine. Notamment au niveau du système respiratoire des asthmatiques et des enfants en dessous de cinq ans.
«Il est plus difficile de faire de la prévention avant l’été, lorsque les gens ne ressentent pas encore les effets de l’ozone, estime Pierre Kunz. Mais la prévention est la seule solution efficace».
swissinfo, Pierre-François Besson
L’ozone est un gaz présent naturellement à l’état de traces. Il se forme sous l’action de polluants tels que les composés organiques volatiles, les hydrocarbures et les oxydes d’azote.
La Suisse a fixé une valeur horaire d’immission maximale de 120 micro-grammes par mètres cube d’air.
Entre autre, ce gaz perturbe le système respiratoire, provoquent des inflammations, réduit les performances physiques
La population peut agir sur la concentration d’ozone à travers ses habitudes de déplacements et l’usage réduit de solvants.
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