Des perspectives suisses en 10 langues

La Suisse reste compétitive malgré tout

La Suisse souffre d'une bureaucratie grandissante. swissinfo.ch

Au classement mondial de la compétitivité, la Suisse recule d’un rang. Mais elle reste parmi les dix premiers, notamment grâce à sa place financière.

Selon le rapport du Forum économique mondial de Davos (WEF), la Finlande coiffe au poteau les Etats-Unis et conserve la tête du classement.

La Suisse perd donc un rang. Elle se fait brûler la politesse par la Norvège, passée de la neuvième à la sixième place. Au classement, la Suède et Taïwan suivent la Finlande et les Etats-Unis.

Le World Economic Forum de Davos (WEF) a établi son classement (Global competitveness) après consultation de pas moins de 8700 entreprises de 104 pays.

Et au final, la Suisse termine championne du monde sur les critères de la solvabilité, de l’équipement informatique et de la formation dispensée par les entreprises.

La compétitivité helvétique s’illustre particulièrement à travers la sophistication financière et technologique et l’importance accordée à la formation.

Niveaux d’inflation, corruption, stabilité politique: ces éléments sont également bien notés par les entreprises.

Une bureaucratie grandissante

Mais tout n’est pas rose pour autant. Les mangers interrogés relèvent l’inefficacité d’une bureaucratie suisse grandissante, l’accès restreint au marché des capitaux et un droit du travail restrictif.

Directeur du Global Competitiveness, Augusto Lopez-Claros range aussi «les coûts élevés de la politique agricole, l’impact négatif des barrières douanières et une grande inégalité des salaires entre homme et femme» dans les points faibles de la Suisse.

Sur le fond, Olivier de la Grandville salue la performance helvétique. «C’est en Scandinavie et en Suisse que l’individu et sa défense sont les mieux représentés (démocratie)», estime le professeur d’économie de l’Université de Genève.

Et de poursuivre: «En ce qui concerne la Suisse, d’être dans les meilleurs du monde est tout à fait remarquable et régresser d’un rang n’est pas significatif».

Un point de référence



Chef économiste à economiesuisse (organisation patronale), Rudolf Walser relativise la portée d’un tel classement. Il y voit toutefois un «point de référence» pour la politique économique du pays.

Rudolf Walser s’étonne aussi que le rapport juge trop restrictif le droit du travail en Suisse. «De nombreuses études montrent au contraire que le marché helvétique du travail est assez souple», rappelle l’économiste.

Pour sa part, lorsqu’on lui parle de bureaucratisation grandissante, l’éditorialiste Beat Kappeler ne se fait pas prier pour taper sur le clou.

«Je suis ce raisonnement, indique l’économiste à swissinfo. Ça repart de plus belle en Suisse! On constate une frénésie de réglementations. Les belles promesses des milieux politiques dans le sens de réduire la bureaucratie ne sont qu’un écran de fumée».

Du reste, estime le Suisse alémanique, «les appréciations du WEF sont qualitatives, non chiffrées. Il y a un élément de volontarisme là-dedans qu’il ne faut pas oublier. Le huitième rang de la Suisse est plutôt flatteur.»

Les retards s’accumulent

Beat Kappeler ne s’arrête pas en si bon chemin. «A l’imposition et la bureaucratie, il faut lier le facteur vitesse. En Suisse, nous avons perdu l’habitude d’agir vite. Tous les processus – politiques, administratifs, décisionnels, sont longs. Et les retards commencent à se cumuler».

Sans concession, l’éditorialiste poursuit son plaidoyer: «Ici, comme en Allemagne ou France, nous avons encore les années septante en tête, la vieille économie industrielle. Nos idées sont extrêmement figées».

Et de préciser sa pensée: «Nous sommes une société industrielle qui a raté le tertiaire – la société ouverte et compétitive – dans les têtes, même s’il est bien là en réalité».

Au sein du classement du WEF, l’Allemagne se maintient cette année à la 13e place, et la France régresse d’un rang (27e).

swissinfo et les agences

Les dix premiers du classement Global Competitiveness 2004/5 du WEF:


Finlande
Etats-Unis
Suède
Taiwan
Danemark
Norvège
Singapour
Suisse
Japon
Islande

– Le World Economic Forum (WEF) a établi son classement (World competitveness) après consultation de 8700 entreprises de 104 pays.

– En Europe, l’Allemagne se maintient (13e), la France perd un rang (27e), l’Italie plonge (de la 26e à la 47e place) alors que le Royaume-Unis progresse de quatre rangs (11e).

Les plus appréciés

Les plus discutés

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !

Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision