La Suisse veut investir davantage au Mexique
En visite au Mexico, Joseph Deiss a parlé avec le président mexicain des conditions nécessaires à un accroissement des investissements suisses.
Le président de la Confédération a évoqué un renforcement de la législation, de la protection des brevets et de la lutte contre la corruption.
La rencontre avec le président mexicain Vicente Fox a eu lieu le nuit passée, lors du premier jour de la visite officielle de Joseph Deiss, accompagné pour l’occasion d’une forte délégation économique.
Pour mémoire, il s’agit de la toute première visite d’un président de la Confédération au Mexique, 2e partenaire commercial de la Suisse en Amérique latine.
Les deux présidents ont relevé que les relations politiques entre les deux pays étaient bonnes. Et que les questions économiques avaient constitué l’essentiel des thèmes abordés.
Vicente Fox a confié à swissinfo que le Mexique souhaitait diversifier ses relations tant économiques que politiques, afin d’éviter une trop grande dépendance vis-à-vis de son principal partenaire commercial, les Etats-Unis.
L’importance des contacts
Le président mexicain a rappelé que son pays avait récemment signé plusieurs accords commerciaux avec différents blocs économiques, entre autres avec l’Association européenne de libre-échange (AELE), dont la Suisse fait partie.
Vicente Fox a ajouté que les contacts directs étaient importants tant sur les plans économique que politique. C’est en effet grâce à eux que les décideurs peuvent faire des choix en toute connaissance de cause.
Président d’economiesuisse (l’organe faîtier de l’économie) et responsable de la délégation helvétique, Ueli Forster partage l’avis du président mexicain. Pour lui, ces contacts sont importants, surtout au niveau gouvernemental.
Des conditions cadre
Ueli Forster ajoute que le Mexique offre de très bonnes opportunités et des conditions cadre très attrayantes par rapport à d’autres pays.
Or, souligne Joseph Deiss, les investisseurs privés iront toujours vers les pays offrant les meilleures conditions. Cependant, le jugement des investisseurs pourrait très rapidement changer.
Suite à ses discussions avec Vicente Fox, le président de la Confédération a indiqué que le Mexique avait besoin de se concentrer sur le maintien et l’amélioration de ses conditions cadre dans trois domaines: la législation, la protection des brevets et la corruption.
La politique aussi
Au niveau politique, les deux chefs d’Etat ont parlé notamment des initiatives de paix multilatérales, en particulier au Proche-Orient, et des tentatives de réforme de l’ONU, un dossier à propos duquel les deux pays partagent un intérêt commun.
Ils ont également posé des jalons en vue du prochain round de négociations de l’Organisation mondiale du commerce. Là aussi, les deux pays ont les mêmes intérêts, bien qu’ils ne fassent pas partie du même groupe de négociation.
Joseph Deiss s’est également informé de la situation dans l’Etat du Chiapas, où la majorité indienne est entrée en rébellion contre l’Etat fédéral dans les années 90.
Le président Vicente Fox lui a assuré que la situation dans cette région était aujourd’hui «totalement calme et paisible».
swissinfo, Chris Lewis, Mexico City
(Traduction: Olivier Pauchard)
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