Le bio grignote des parts de marché
Pour la première fois, les ventes de produits bio ont dépassé le cap du milliard de francs.
En 2002, elles ont enregistré une hausse de 13%. Et leur potentiel de développement est énorme.
Désormais, Bio Suisse vise le cap des 2 milliards de francs. Pour autant, l’association ne veut pas brûler les étapes.
Elle tient à garantir une offre de qualité. Quitte à ce qu’elle ne réponde pas totalement à la demande.
Les fruits et légumes
Depuis mars 2002, le nombre d’exploitations biologiques respectant le label Bourgeon a augmenté de 6,3%, soit 6466 fermes qui représentent 11% du nombre total d’exploitations.
La Suisse romande a continué son effort de rattrapage avec une augmentation de 14,4%. Mais elle demeure encore nettement en deçà de la moyenne suisse.
Les produits frais sont les plus appréciés, avant tout les fruits et légumes. Les carottes bio représentent 20% du marché et les oeufs 12%.
En revanche, la part de la viande bio n’est encore que de 4%. Mais le boeuf a connu l’an dernier une croissance de 61%. Et, pour 2003, Bio Suisse mise sur une hausse de 20% pour l’ensemble du secteur viande.
Trop de bio tue le bio
Parallèlement, Bio Suisse multiplie l’offre des produits transformés respectant le label Bourgeon.
La palette comprend désormais près de 6300 produits. Qui vont des aliments pour animaux à la pizza en passant par les glaces, la charcuterie, l’huile ou encore les croissants.
Mais «trop de bio tue le bio». La présidente de la Fédération romande des consommateurs dénonce une dérive vers la multiplication des produits qui s’écarte de la philosophie du bio.
D’autant, rappelle Pierrette Rohrbach, que beaucoup de produits transformés contiennent des ingrédients provenant de toute la planète. Or de plus en plus de consommateurs exigent une tolérance zéro en matière de résidus chimiques, pesticides ou autres engrais.
La tolérance zéro
Membre du comité de Bio Suisse, Martin Ott rappelle que les produits importés ou transformés sont soumis aux mêmes contrôles stricts que les autres. Et, avec la précision des méthodes d’analyse actuelles, affirme-t-il, on est capable de déceler des résidus chimiques au millionième près.
Les frais engagés pour l’élimination des substances chimiques et pour les contrôles sont supportés par les paysans bio et les consommateurs, ce qui contribue en partie à la cherté des produits.
Cela dit, admet Martin Ott, malgré toutes les précautions prises, les produits bio ne peuvent échapper à la présence d’anciennes pollutions dans les sols ou à la contamination par des éléments extérieurs.
Bio Suisse ne veut ni ne peut donner de garanties. La tolérance zéro pour les produits bio est tout simplement irréaliste.
swissinfo et les agences
– En 2002, les ventes de produits de l’agriculture biologique ont atteint 1,056 milliard de francs.
– Chaque Suisse a acheté en moyenne pour 144 francs de produits bio.
– Les trois quarts des ventes ont été réalisées par les distributeurs Migros et Coop.
– 6.500 paysans bénéficient du label Bourgeon attribué par Bio Suisse (11% des fermes suisses).
– Avec 50% d’exploitations bio, le canton des Grisons fait figure de premier de classe.
– La Suisse romande est toujours à la traîne. Elle affiche cependant un taux de croissance (14%) supérieur à la moyenne nationale.
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