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Le casse-tête français de SAirGroup

Les difficultés techniques, financières et sociales rencontrées par les compagnies AOM, Air Liberté et Air Littoral pourraient conduire SAirGroup à reconsidérer sa stratégie, sinon ses engagements en France.

Partenaire à 49 pour cent (aux côtés du groupe Marine-Wendel) dans le pôle aérien privé français constitué du trio Air Liberté-Air Littoral-AOM, SAirGroup a aujourd’hui toutes les raisons de douter du bien-fondé de son investissement.

La principale crainte de SairGroup, c’est que la direction de l’aviation civile francaise mette à exécution les menaces qu’elle a formulées dans une lettre adressée à AOM le 11 août dernier. Dans ce courrier, l’administration évoquait en effet le possible retrait de l’habilitation accordée à AOM pour exploiter des vols commerciaux. Un retrait qui priverait SAirGroup du créneau fort rémunérateur constitué par les vols charters au départ de l’aéroport d’Orly.

Selon les responsables de SAirGroup, une telle suspension reste néanmoins peu probable. Surtout après l’engagement pris par le PDG d’AOM, Alexandre Couvelaire, d’acquérir prochainement deux nouveaux appareils Airbus A340. Mais, à Zurich, on s’inquiète des conséquences négatives que cette affaire pourrait avoir sur l’image de SAirGroup, voire de Swissair.

Et puis, au moment où les résultats financiers du groupe suisse sont lourdement hypothéqués par ses investissements dans la compagnie belge Sabena et la compagnie allemande LTU, la saga d’AOM est plutôt malvenue.

«Le fait que SAirGroup nous contrôle désormais a renforcé les exigences de nos clients», précise un commercial d’AOM. Pas question donc pour les usagers et les clients français de se montrer indulgents à l’égard des filiales de SAirGroup. Qui paraît déjà condamné à assurer. Ou à se retirer.

Outre les problèmes spécifiques à AOM, SAirGroup doit faire face dans le même temps à la grogne sociale suscitée par la restructuration de son pôle français (Air Liberté, AOM, Air Littoral). Mais sur ce front-là, une légère accalmie semble se dessiner.

En effet, l’intersyndicale des compagnies aériennes françaises détenues par le groupe suisse a annoncé mercredi la levée des préavis de grève déposés pour les 27 août et 1er septembre en raison de la «situation chaotique de l’exploitation» du groupe.

En revanche, les syndicats maintiennent le troisième préavis de grève, pour le 22 septembre, date butoir avant laquelle le président du directoire de ces compagnies, Paul Reutlinger, est sommé de répondre aux revendications du personnel d’Air Littoral, d’Air Liberté et d’AOM.

Richard Werly, Paris

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