Le déficit fédéral fond de moitié
La Neue Zürcher Zeitung annonce une jolie surprise dans les comptes 2004 de la Confédération: le déficit prévu à 3,5 milliards de francs a fondu à 1,7 milliard.
Première explication de cette embellie: des rentrées supérieures aux prévisions et une diminution des dépenses.
Ainsi, après l’annonce faite récemment par Swisscom de recettes supplémentaires – en milliards – pour 2005, voici donc encore une bonne nouvelle, annoncée ce vendredi par la Neue Zürcher Zeitung, avec ce résultat spectaculaire dans les comptes 2004 de la Confédération.
Du côté de l’administration fédérale, on se refuse à tout commentaire. Il faudra donc attendre la fin des vacances de neige du gouvernement pour en savoir plus.
Hans-Rudolf Merz, le ministre des Finances, expliquera mercredi comment le déficit a pu ainsi se rétrécir de moitié à ses collègues du gouvernement comme au public.
Plus d’impôts, moins de dépenses
L’année dernière, l’ensemble des dépenses de la Confédération a totalisé 50,3 milliards de francs, contre 51,4 milliards inscrits au budget. Quant aux rentrées, elles ont atteint 48,6 milliards de francs, alors qu’on s’attendait à 47,9 milliards.
La diminution des dépenses de 1,1 milliard correspond à 2% de mieux. Pour ce qui est de l’embellie de 700 millions de francs dans les rentrés fédérales, elle provient des impôts fédéraux directs, des taxes sur le tabac et les casinos.
Et puis la NZZ rappelle que la conjoncture économique s’est, de son côté, nettement améliorée l’année dernière. Enfin, l’augmentation de 50 centimes sur le paquet de cigarettes, décidée et introduite en 2004, n’avait pas été comptée dans le budget de l’année dernière.
Ces bons résultats montrent que, après des années de marasme, il est possible d’infléchir le cours des choses. La NZZ relève encore que certains pourraient reprocher à la Confédération d’être trop optimiste dans ses prévisions.
Pourtant, auparavant, ce n’était pas le cas de l’ancien ministre des Finances Kaspar Villiger, qu’on accusait au contraire de faire preuve d’un pessimisme exagéré.
Disons que les expériences passées montrent surtout qu’un résultat positif dans les comptes ne veut pas dire qu’il se répétera forcément l’année suivante.
Diminuer le déficit structurel
Selon la loi fédérale sur les finances, un déficit structurel de 2 milliards de francs est autorisé pour 2005. Mais il devra être réduit de moitié l’année suivante et disparaître totalement en 2007.
A ce déficit structurel s’ajoute le facteur conjoncturel, qui provoque une augmentation des recettes en cas de situation économique favorable, mais autorise un déficit conjoncturel limité en cas de récession.
Or, c’est précisément en tenant compte de ce mécanisme que la NZZ en conclut qu’il n’y a pas de quoi pavoiser. Selon le quotidien, un déficit de 1,7 milliard de francs dans une conjoncture aussi favorable que 2004, c’est encore 1,7 milliard de trop!
swissinfo
Déficit réel pour 2004: 1,7 milliard de francs.
Déficit prévu: 3,5 milliards.
Total des dépenses: 50,3 milliards.
Total des rentrées: 48,6 mililards.
– La vente de ses actions Swisscom permettra à la Confédération d’encaisser un bonus de 2 milliards de francs en 2005.
– Cette somme permettra de réduire la dette.
– D’autres diminutions de ses participations dans Swisscom permettraient de continuer de combler sa dette.
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