Le diesel séduit de plus en plus les Suisses
Environ un tiers des nouveaux véhicules vendus en Suisse sont désormais équipés d'un moteur diesel et la demande pour ce carburant est en augmentation.
Les experts de l’industrie automobile estiment que ce mouvement en faveur du diesel est une vraie tendance – même si le diesel reste plus cher que l’essence en Suisse. Mais l’impact environnemental de ce carburant fait encore débat.
Les statistiques publiées il y a quelques jours par l’Union pétrolière suisse montrent que les ventes d’essence ont diminué de 1% l’an dernier, alors que celles de diesel ont augmenté de 7,3%.
Cette tendance s’explique principalement par la popularité toujours plus grande des voitures à moteur diesel. L’an dernier, un tiers (32,5%) des toutes les voitures neuves vendues en Suisse en étaient équipées.
Ce pourcentage n’était que de 2,6% en 1990 et de 9,2% en 2000. Au cours des 20 dernières années, la part des automobilistes roulant au diesel a plus que triplé et représente aujourd’hui 13,5% de tous les automobilistes.
Plus économique
«Les gens achètent davantage de voitures à moteur diesel qu’autrefois parce qu’elles sont plus économiques que les voitures à essence. Par ailleurs, ces véhicules sont plus performants et moins bruyants qu’ils ne l’étaient auparavant», déclare Erich Schwizer du club automobile Touring Club Suisse (TCS).
Dans les publicités, les professionnels de l’automobile ont mis l’accent sur le rendement du diesel. «Beaucoup de gens attachent une grande importance à la faible consommation des moteurs diesel, bien qu’à la pompe, le litre de diesel soit 16 centimes plus cher que le litre d’essence», observe Erich Schwizer. Par ailleurs, le prix d’un véhicule diesel reste plus élevé que celui d’un même modèle en version essence.
Ce sont probablement ces différences de prix qui font que le diesel reste moins apprécié en Suisse que dans les pays voisins. Selon l’Association des importateurs suisses d’automobiles, environ la moitié des nouvelles voitures vendues dans l’Union européenne roulent au diesel.
Filtre à particules
Cette tendance en faveur du diesel provoque des sentiments partagés parmi les associations de défense de l’environnement. «Comparativement aux véhicules à essence, les véhicules diesel émettent moins de CO2; de ce point de vue, ils sont meilleurs pour l’environnement», déclare Noëlle Petitdemange, porte-parole de l’Association transports et environnement (ATE).
«Concernant les particules fines et les différents types d’oxyde d’azote (NOx), le résultat est beaucoup plus négatif, poursuit-elle. Par rapport aux véhicules à essence, les véhicules diesel émettent 1000 fois plus de particules fines et jusqu’à cinq fois plus de NOx.
C’est pour cette raison que tant l’ATE que le TCS recommandent d’acheter des véhicules diesel munis d’un filtre. Pour l’heure, ce filtre n’est pas encore obligatoire en Suisse.
Il convient toutefois de remarquer que l’industrie automobile a déjà pris les devants. Environ 80% de tous les nouveaux véhicules sont équipés d’un filtre.
Problème avec les oxydes d’azote
Les filtres présentent cependant aussi un grand inconvénient: ils provoquent davantage d’émissions d’oxydes d’azote, qui sont nuisible pour la couche d’ozone et les êtres humains.
Seuls deux fabricants d’automobiles – Mercedes et Toyota – proposent aujourd’hui déjà des véhicules munis d’un système de réduction des émissions d’oxydes d’azote. Et d’autres solutions sont actuellement à l’étude.
swissinfo, Isobel Leybold-Johnson
(Traduction de l’anglais: Olivier Pauchard)
Les voitures hybrides sont sans surprise toujours les plus écologiques. Ces modèles à double motorisation, essence et électricité, continuent à occuper les deux premières places du classement annuel de l’ATE.
La palme 2008 revient comme l’an dernier à la Honda Civic. Elle est à nouveau suivie de près par la Toyota Prius Hybrid, qui a figuré en tête du classement durant trois ans, de 2004 à 2006.
Pour la première fois, les petites voitures à gaz font leur entrée parmi les dix premières. Ce bon classement est principalement dû aux qualités du gaz naturel suisse, composé pour un quart de «biogaz», ce qui permet de réduire d’autant les émissions de CO2 d’origine fossile.
Publiée jeudi pour la 25e année de suite, l’«EcoMobiListe» est aujourd’hui reconnue et utilisée comme outil de travail par les autorités et même par les importateurs d’automobiles.
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