Le FMI plaide pour une maîtrise budgétaire accrue
Dans son état des lieux annuel, le Fonds Monétaire International (FMI) ne constate pas de déséquilibre fondamental dans l'économie suisse.
Pour autant, il s’inquiète de l’accroissement du déficit des finances publiques helvétiques.
Dans les grandes lignes, le Fonds Monétaire International (FMI) se dit satisfait de la politique économique menée par la Suisse.
En clair, le travail du Département fédéral des finances (DFF) et celui de la Banque Nationale Suisse (BNS) ne subissent pas les foudres de l’organisation qui s’occupe de réguler le système des paiements internationaux.
Hausse inévitable des prélèvements
L’organisation est d’avis que «l’économie helvétique est généralement soutenue par une politique équilibrée». Ce qui ne l’empêche pas de se montrer «préoccupée par la situation budgétaire de la Suisse».
D’ailleurs, sur ce point, le FMI incite les autorités fédérales à prendre des mesures d’économies budgétaires et il n’exclut pas de prochaines hausses d’impôts. Et l’administration fédérale des finances confirme.
«Le maintien de l’endettement actuel au niveau zéro nécessiterait un gel des dépenses d’une durée de quatre ans auquel je ne vois pas le Parlement adhérer», précise l’un de ses collaborateurs, Giorgio Dhima.
«Certes, ce n’est pas la panacée, relance Robert Corker, chef de la délégation du FMI qui était lundi à Berne. Mais si elles n’arrivent pas à couper dans les déficits, les autorités n’auront pas d’autres choix.»
En tout état de cause, il faudra bien que la Confédération trouve une solution. En effet, les experts anticipent cette année un déficit des finances fédérales de 3 milliards de francs, soit 0,8% du Produit intérieur brut (PIB).
Insuffisance du frein à l’endettement
Dans la situation actuelle, spécifie même le FMI, «la transparence, des mesures réalistes et contraignantes visant un assainissement budgétaire à moyen terme importent davantage que le strict respect à court terme des règles du frein à l’endettement».
Cela dit, dans un environnement conjoncturel plutôt difficile au plan international, l’économie suisse est tout de même parvenue à limiter les dégâts.
La hausse du chômage, la faiblesse des exportations et le net recul des investissements n’ont pas découragé les ménages. La consommation est en effet restée stable, même si son niveau demeure relativement bas.
Un nouveau moteur de croissance
Enfin, le FMI déplore le caractère cartellaire de certains secteurs de l’économie helvétique.
«La déprime des marchés financiers s’est répercutée sur le secteur de la finance suisse. De ce fait, explique Giorgio Dhima, l’économie helvétique a besoin d’un nouveau moteur de croissance.»
Et d’expliquer: «A certains égards, le secteur domestique est encore trop cartellisé pour prendre le relais».
Raison pour laquelle le FMI plaide en faveur d’un renforcement de la concurrence. Afin, bien sûr, de provoquer une baisse des prix et des coûts d’exploitation dans les secteurs concernés.
swissinfo, Jean-Didier Revoin
– Le FMI occupe une position centrale dans le système financier international.
– Il régule le système des paiements internationaux et des taux de change entre les monnaies nationales qui permet les transactions entre pays.
– Le FMI a pour but de prévenir les crises systémiques en encourageant les pays à adopter des politiques économiques saines.
– Le FMI est aussi un fonds auquel les pays qui ont des besoins de financement temporaire peuvent recourir pour remédier à leurs problèmes de balance des paiements.
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