Le groupe Denner s’offre un lifting
Pour résister à la concurrence, Denner revient aux produits de marque et offre à ses 314 magasins un lifting à 100 millions de francs.
Parallèlement, le champion des prix cassés crée 300 postes de travail et augmente les salaires de son personnel.
«Vous n’avez jamais vu ça, ni chez Coop, ni chez Migros», s’enthousiasme Lukas Brühwiler, secrétaire général du groupe Denner. Les nouveaux magasins sont déclinés en rouge «couleur forte, presque agressive» et en blanc «teinte de la sérénité, de la pureté».
Les transformations ne prendront pas plus de sept jours par succursale et s’échelonneront jusqu’à fin 2004. C’est la région zurichoise qui sera servie en premier. La Suisse romande et le Tessin suivant dans un deuxième temps.
Ce nouveau look se veut sans fioritures, lumnineux, avec une présentation claire des produits. Et les caisses seront enfin équipées pour le paiement par carte.
Coût de l’opération: plus de 100 millions de francs, que le groupe financera par ses propres moyens.
Toujours le moins cher
Mais le concept «new Denner» ne se limite pas à ce lifting. Le groupe entend aussi revenir à ses sources et se reprofiler comme le distributeur d’articles de marque le meilleur marché de Suisse.
Dans les dernières années de sa vie, le fondateur Karl Schweri avait en effet entrepris un recentrage sur les articles aux prix les plus bas. De 1400, l’assortiment avait fondu à un millier de produits, avec l’abandon de nombre de grandes marques.
Reprise en mains par Philippe Gaydoul, le petit-fils de l’homme qui a fait tomber les cartels du tabac et de la bière, l’enseigne a entrepris de reconquérir le terrain qu’elle n’avait cessé de perdre depuis 1995.
Retour aux marques
Le mouvement va se poursuivre. La gamme de produits de marque sera élargie pour représenter les trois quarts de l’assortiment. On en revient donc aux 1400 articles (contre environ 4500 pour Migros et 13 000 pour Carrefour).
Et Denner continuera, bien sûr, à se profiler dans les produits qui font traditionnellement sa force, comme l’alcool et le tabac. Sans donner de chiffres, Lukas Brühwiler confirme que ces deux postes représentent «une part considérable» de son chiffre d’affaires.
Par contre, les légumes, fruits et viande fraîche ont déjà disparu des étals depuis avril.
Sur les platebandes de Migros et de Coop
Cette offensive de Denner représente-t-elle la réponse du groupe suisse à l’arrivée du géant français Carrefour?
«Pas du tout, répond Lukas Brühwiler. Cette nouvelle stratégie se préparait depuis trois ans. Nous voulons simplement assurer nos chances dans un environnement de plus en plus concurrentiel.»
Denner n’a jamais caché son ambition (affichée dès la première page de son site Internet) de devenir une alternative à Migros et à Coop, qui se partagent encore 70% du marché suisse du commerce de détail.
Meilleur service, meilleurs salaires
En outre, le groupe zurichois entend améliorer son service à la clientèle. Il engagera 300 nouveaux vendeurs et vendeuses, et la formation du personnel sera intensifiée.
La semaine dernière, Denner avait déjà annoncé une hausse de 9% des salaires de son personnel, avec un relèvement du traitement minimal à 3500 francs brut par mois.
Mieux, le congé maternité payé passe de huit à seize semaines et les six semaines de vacances deviennent la norme.
swissinfo/Marc-André Miserez
314 magasins
1,4 milliard de francs de chiffre d’affaires
Environ 2000 employés
240 satellites
22 magasins Franz Carl Weber
26 supermarchés Waro
En conformité avec les normes du JTI
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