Le lourd tribut des anciens pilotes Crossair
Le programme d'économies de Swiss va coûter 300 postes de travail: 100 dans le personnel de cabine, 60 au sol et 140 chez les pilotes.
Et ces derniers sont tous des anciens de Crossair.
Les anciens pilotes de Swissair ne sont pas concernés par ces suppressions d’emplois, explique Ben Bosshardt, porte-parole d’Aeropers, le syndicat des ex-pilotes de Swissair.
Les segments long et moyen-courrier sur lesquels ils volent ont en effet juste assez d’effectif. La restructuration concerne donc 140 ex-pilotes de Crossair.
Flotte parallèle
Dans un autre domaine, le syndicat s’étonne de la décision du conseil d’administration de remplacer les sept Boeing MD-83 de la division charter par quatre Airbus A320.
Même s’il reconnaît que les MD-83 seront bientôt dépassés, il craint que Swiss veuille créer «une flotte A320 parallèle, alors que l’objectif de la compagnie est d’atteindre les chiffres noirs en 2003».
On dégraisse ici, on engage là
Pour Kapers, le syndicat du personnel de cabine, les départs naturels devraient suffire à atteindre l’objectif.
Par contre, si son co-président Urs Eicher, déclare qu’il «peut vivre avec des flight attendants recrutés en Asie», il admet avoir «de la peine» à comprendre que, parallèlement aux suppressions d’emplois annoncées, quelque 75 personnes devraient être engagées en Inde et en Thailande.
Une première tranche
Kapers craint également que ce programme d’économies ne soit que la première tranche d’une «tactique du salami».
Urs Eicher se demande si la direction de Swiss ne renonce pas pour l’heure à des mesures plus sévères, économiquement réalistes, en raison de considérations d’ordre politique.
Des craintes partagées par la Société suisse des employés de commerce (SSEC), qui redoute d’autres étapes dans le processus de dégraissage des effectifs.
Le syndicat estime que les vols régionaux n’atteindront pas les taux d’occupation minimum, ce qui laisse prévoir d’autres réductions de personnel.
Incompréhension
Quant au syndicat du personnel au sol de Swiss, Groundstaff Aviation Technics and Administration (GATA), il accueille la décision de Swiss avec incompréhension.
En revanche, le syndicat se «réjouit» que la direction prenne au sérieux le besoin en personnel pour le domaine technique. Selon son communiqué, le GATA représente plus de 60 % du personnel syndiqué travaillant au sol.
Le GATA souhaite en outre que les 48 employés de Crossair à Winterthour, dont le licenciement a été annoncé la semaine dernière, soient réintégrés dans la compagnie. Cette filiale de Swiss est spécialisée dans la production de pièces détachées.
swissinfo avec les agences
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