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Le réassureur Converium sauvé de la déconfiture

Le réassureur suisse a plongé à cause de sa filiale nord-américaine. Keystone

Les actionnaires de Converium ont approuvé une augmentation de capital de quelque 500 millions de francs ainsi qu’une réduction de moitié la valeur nominale du titre.

Couplées à une restructuration, ces mesures doivent permettre au réassureur de sortir de ses grosses difficultés financières.

L’augmentation de capital de 533 millions de francs votée mardi après-midi par les actionnaires est garantie par un groupement de banques sous la direction du Credit Suisse First Boston et de JP Morgan.

Elle était essentielle pour que le réassureur suisse regagne une meilleure notation. Et, du même coup, sa crédibilité.

En clair, cette notation conditionne en grande partie la poursuite des affaires existantes de Converium et la conclusion de nouveaux contrats.

Par ailleurs, couplée à l’augmentation de capital, le groupe a réduit de moitié la valeur nominale de son titre, qui passe de 10 à 5 francs. Ce qui représente une décote de 74,4% par rapport au cours de clôture de lundi.

Compression du personnel

Cela dit, pour redevenir profitable, le réassureur Converium va également se restructurer.

Finalement, le groupe a décidé de continuer seul, après avoir envisagé un partenariat, un investissement stratégique, voire une vente de ses activités.

«Toutes ces options étaient moins intéressantes que le maintien de l’indépendance», affirme le président de la direction, Dirk Lohmann.

Pour ce faire, Converium devra fonctionner sur une base réduite. «Aux Etats-Unis, précise Dirk Lohmann, les effectifs seront diminués de 210 personnes actuellement, à moins de 80.»

Pour le reste – soit l’Europe, la région Asie-Pacifique et l’Amérique latine – le personnel devrait être comprimé d’un tiers, passant de quelque 600 à 400 personnes dans les deux années qui viennent.

Le groupe n’est pas encore en mesure de dire à quel point la Suisse sera touchée. Le réassureur y emploie quelque 350 personnes, sur un effectif total d’environ 850.

Le réassureur envisage toujours une vente éventuelle de sa filiale nord-américaine qui est à l’origine des difficultés dans lesquelles il se débat actuellement.

A cet égard, Converium ne conclura plus de nouvelles affaires aux Etats-Unis. Le groupe va se concentrer sur ses petits et moyens clients hors de ce pays. Cette stratégie se traduira par un volume global de primes réduit de moitié l’an prochain.

Chiffres noirs en 2006

Après une année 2005 de transition, le réassureur suisse espère renouer avec les bénéfices en 2006. Mais le retour aux chiffres noirs ne sera pas suffisant.

En effet, le groupe doit encore retrouver sa notation en «A» pour pouvoir définitivement redorer son blason. A nouveau profitable et recapitalisé, il espère regagner celle-ci dans le courant de 2006.

Pour mémoire, Standard & Poor’s – qui a déclassé début septembre le rating de la dette du groupe – avait rappelé lundi qu’il relèverait cette notation à BBB+, contre BBB actuellement, à condition que l’augmentation de capital soit approuvée par les actionnaires.

La mauvaise surprise américaine

L’an dernier, Converium avait réalisé un bénéfice net de 185 millions de dollars.

Sur les trois premiers mois de l’année 2004, il avait même annoncé les meilleurs résultats de son histoire avec une augmentation de 12,3% des primes.

Mais en juillet, le groupe avait douché les investisseurs en annonçant un vaste déficit dans les réserves de sa filiale nord-américaine.

Ses comptes trimestriels avaient alors plongé dans le rouge avec une perte de 660 millions de dollars (831 millions de francs).

Le groupe disait avoir besoin desdits 533 millions de francs (420 millions de dollars) pour faire face aux remboursements plus élevés que prévus aux Etats-Unis.

swissinfo et les agences

En 2003, Converium appartenait au top ten des réassureurs mondiaux
Il employait 850 personnes dans 23 pays
Il réalisait un bénéfice de 185 millions de dollars

– En 2003, les avoirs de Converium s’élevaient à 14 milliards de dollars.

– Aujourd’hui, le réassureur veut se concentrer sur de plus petits marchés, et en dehors de l’Amérique du Nord.

– Le réassureur suisse a dû revoir sa stratégie après l’effondrement du cours de ses actions et sa perte de crédibilité.

– Les réassureurs qui proposent des assurances aux assureurs, ont besoin d’être notées positivement par les agences de rating pour décrocher de nouveaux contrats.

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