Le titre Swiss frétille sous l’effet de la rumeur
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Sur fond de nouvelles rumeurs concernant l'avenir de Swiss, le titre de la société s'est apprécié de 13% lundi. Mardi il a poursuivi son appréciation.
L’incertitude et le manque de visibilité à long terme expliquent ces soubresauts.
La saga de Swiss se poursuit. Depuis plusieurs semaines, des rumeurs circulent sur l’avenir de la compagnie aérienne.
Et par voie de conséquence, l’évolution du titre de la société effectue des mouvements dont l’amplitude contraste avec l’évolution récente des marchés.
Lundi à 15 heures 30, sur le marché suisse, le titre Swiss s’appréciait de 15,9% pour s’échanger à 12 francs dans un volume de 210’000 titres. Sur le coup de 14 heures, la hausse atteignait même 22%. En fin de journée, elle se fixait à plus de 13%.
Mardi à la mi-journée, l’action poursuivait sur sa lancée. Plus modeste, la hausse se montait à près de 3%.
Ces mouvements marqués s’expliquent par la multiplication des rumeurs qui entourent l’avenir de Swiss et des incertitudes qui marquent son avenir proche.
Pour rappel, certains spécialistes du secteur aérien estiment que la compagnie helvétique enregistrerait une perte opérationnelle oscillant entre 2 et 4 millions de francs par jour.
Les rumeurs se multiplient
Depuis plusieurs semaines, donc, des rumeurs insistantes font état de négociations en vue d’une reprise de Swiss par l’Allemande Lufthansa (Star Alliance). Mais ce week end, la révélation de l’existence de négociations avec la Britannique British Airways (Oneworld) a mis le feu aux poudres.
Dimanche, des informations parues dans le Tages Anzeiger et relayées lundi en Suisse romande par le quotidien économique l’Agefi, signalent que Swiss pourrait même demander prochainement un sursis concordataire pour assurer sa survie.
Mais, lundi, à l’issue d’une séance de son conseil d’administration, la direction de Swiss a fait savoir qu’elle n’envisageait pas un tel scénario.
Rien de neuf…
Des événements qui surviennent quelques jours après que la direction de Swiss a trouvé un accord avec l’ensemble de ses personnels.
Les pilotes, comme les personnels technique, navigant et au sol avant eux, ont finalement accepté les sacrifices qui permettront, d’après la direction, de sauver la compagnie nationale.
Même si aucune information n’est radicalement nouvelle – la piste Oneworld, qui est évoquée depuis la création de Swiss il y a seize mois était éclipsée ces derniers temps par la piste de l´allemande Lufthansa (Star Alliance) – le cumul a ravivé l’ardeur des spéculateurs.
Certains acteurs misent donc momentanément sur une valeur qui reste peu liquide – les actionnaires majoritaires contrôlent en effet 95% du capital de Swiss – et hautement spéculative.
…mais un scénario privilégié
Swiss a pour sa part rappelé qu´une adhésion à Oneworld constituait toujours son scénario «souhaité». Pour le reste, la compagnie a répété discuter avec BA, comme elle le fait d´ailleurs avec d’autres acteurs du secteur.
A la recherche d´un partenaire et d´argent frais (500 millions de francs pour éviter un grounding à la Swissair), Swiss discute aussi avec Lufthansa.
Reste que tous les pourparlers menés depuis des mois n´ont pour l´heure débouché sur rien. Le transporteur allemand lui-même affirme n´avoir jamais formulé la moindre offre pour entrer dans le capital de Swiss.
En l’état, la forte volatilité qui affecte le titre Swiss n’est pas en passe de s’estomper.
swissinfo, Jean-Didier Revoin
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