Le tourisme peine à se relever du 11 septembre
Depuis les attentats, les branches liées au tourisme sont confrontées à de fortes turbulences.
Une situation d’autant plus difficile que ce secteur doit faire face à des surcapacités au niveau mondial.
Les attentats ont fait l’effet d’un coup de tonnerre dans le monde du tourisme.
L’année 2001 était une année record, explique par exemple Hans-Peter Nehmer, porte-parole du groupe Hotelplan. Jusqu’au 11 septembre… Passé cette date, la chute a été brutale.
Une situation qui dure
Le problème, c’est que la crise du secteur continue. La situation dans les agences de voyage suisses s’est légèrement améliorée durant les deux premiers mois de l’année.
Mais le nombre de contrats signés au mois de juin est très faible, indique Walter Kunz, porte-parole de la Fédération suisse des agences de voyage.
De plus, les arrangements pour les familles pour les mois de juillet et d’août ont aussi connu une baisse, alors qu’ils s’étaient bien vendus au cours des dernières années.
Hotelplan a par exemple souffert d’une baisse de capacité de 15% l’hiver dernier et de 10% cet été.
De multiples facteurs
Les attentats du 11 septembre expliquent cette baisse du chiffre d’affaires. Mais en partie seulement. D’autres facteurs doivent également être pris en compte.
Ainsi, selon Walter Kunz, la baisse du mois de juin pourrait éventuellement être due à la Coupe du monde de football. Mais, mis à part cette situation particulière, il faut rechercher ailleurs les causes du marasme.
Le ralentissement économique et la chute des Bourses semblent être en premier lieu responsables de la baisse de la consommation dans le secteur touristique. Walter Kunz estime également que les gens ont actuellement davantage tendance à économiser.
Même son de cloche du côté de Hans Lerch. Le responsable du groupe Kuoni voit également dans la conjoncture économique et la chute de la Bourse la cause de la baisse des affaires.
Il estime cependant aussi que la volonté des Etats-Unis et de leurs alliés d’entrer en guerre contre la terreur freine les voyageurs.
L’optimisme malgré tout
Walter Kunz considère cependant que la branche va prochainement retrouver le chemin de la croissance, étant donné que les voyages restent appréciés du public.
Hans Lerch partage cet optimisme. Selon lui, la vague sécuritaire et les projets de guerre contre le terrorisme ne vont pas durer éternellement.
Dès que l’orage sera passé, nul doute que les voyages vers des destinations lointaines redeviendront attractifs.
Hans-Peter Nehmer espère quant à lui que les affaires vont reprendre cet automne, mais il doute que cette seule saison puisse sauver l’ensemble de l’année. Il signale également que les offres de dernières minutes sont à nouveau très demandées.
Les avions n’ont plus la cote
Probablement influencé par les images du 11 septembre, de nombreux voyageurs préfèrent encore la route ou le rail à l’avion, ce qui pose évidemment quelques problèmes pour les voyages à longue distance.
Hans-Peter Nehmer estime cependant que cette situation n’est que passagère. Et de conclure philosophe: «si le prix est correct, les Suisses voyageront.»
swissinfo
En 2001, les touristes étrangers ont dépensé 12,7 milliards de francs en Suisse, soit 3,4% de moins qu’en l’an 2000.
En 2001, les dépenses des touristes suisses à l’étranger ont stagné à 10,7 milliards de francs.
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