Les avoirs du 2e pilier seront mieux rémunérés
Le gouvernement a décidé de relever le taux d'intérêt minimal LPP (prévoyance professionnelle) à 2,5% dès janvier, contre 2,25% aujourd'hui.
Il a pris en compte l’évolution des marchés financiers et la situation des institutions de prévoyance. La gauche et les assureurs sont déçus.
Le gouvernement a coupé la poire en deux. Il a considéré d’une part l’évolution favorable des marchés financiers et d’autre part la situation financière fragile des institutions de prévoyance.
Le taux d’intérêt au comptant des obligations à dix ans de la Confédération a été en moyenne de 2,9% d’avril à juin 2004. Et les possibilités de rendement d’autres placements usuels du marché ont suivi une courbe positive en 2003.
Mais de nombreuses caisses n’ont pas encore résolu leurs problèmes financiers. 20,4% des institutions de droit privé étaient en découvert à la fin 2003. L’amélioration constatée l’an dernier n’a pas suffi à compenser l’évolution des années précédentes.
Le taux de couverture moyen a passé de 100% à la fin 2002 à 104% un an plus tard. Mais il est nécessaire que les institutions continuent de constituer des réserves pour pouvoir faire face aux fluctuations des marchés financiers, note le Département fédéral de l’Intérieur.
Deux baisses successives
Le gouvernement a donc suivi la proposition de Pascal Couchepin. Mardi, le ministre de l’Intérieur avait annoncé qu’il suggérerait un taux de 2,5% pour 2005. En mars, il avait déjà estimé qu’une correction à la hausse s’imposait, après deux baisses successives.
Suite à la baisse des valeurs boursières, le Conseil fédéral avait dû réduire à deux reprises en deux ans le taux minimal de rendement des avoirs vieillesse.
Le taux était resté inchangé à 4% durant 18 ans, avant d’être abaissé à 3,25% au début 2003, puis à 2,25% en janvier 2004.
La gauche et les assureurs déçus
La hausse d’un quart de point du taux a été saluée par les partis gouvernementaux. Le Parti socialiste aurait toutefois souhaité une augmentation à 2,75%. Il estime que le relèvement d’un quart de point est un «strict minimum».
Le syndicat Travail.Suisse soupçonne le Conseil fédéral de privilégier les rendements des assureurs-vie et de leurs actionnaires au détriment des besoins des travailleurs.
Les partis bourgeois, pour leur part, craignent une politisation du taux d’intérêt. Selon eux, c’est le marché qui doit dicter cette valeur et non pas le politique. La droite demande donc au gouvernement d’établir des critères clairs de fixation du taux.
Les assureurs, eux, sont «très déçus». L’Association suisse d’assurances (ASA) est d’avis que ce relèvement est une «décision politique» qui ne correspond pas aux réalités économiques des affaires de prévoyance professionnelle.
Hausse des cotisations
Mercredi, le gouvernement a également adopté un dispositif destiné à faciliter l’assainissement des caisses en découvert. Vieillissement de la population oblige, des mesures ont en outre été prises pour assurer l’avenir du 2e pilier dans son ensemble.
Les assurés doivent par ailleurs s’attendre à une hausse des cotisations, car la part du salaire sur laquelle ils doivent payer leur prime sera augmentée.
swissinfo et les agences
Le taux minimal est resté inchangé à 4% durant 18 ans.
En 2003, il a été abaissé à 3,25%
En janvier 2004, il est passé à 2,25%.
En 2005, il sera relevé à 2,5%.
– La hausse d’un quart de point du taux d’intérêt minimal LPP a été saluée par les partis gouvernementaux.
– Le Parti socialiste aurait toutefois souhaité un relèvement à 2,75%.
– Les partis bourgeois, eux, veulent dépolitiser la question du taux et réclament des critères de fixation clairs.
– Enfin, les assureurs se déclarent «très déçus».
En conformité avec les normes du JTI
Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative
Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !
Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.