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Les salaires courent derrière l’inflation

Dans l'hôtellerie, les plus bas salaires sont tout juste supérieurs à 3000 francs. Keystone

Les augmentations de salaires prévues pour 2005 permettront tout juste aux travailleurs de compenser le renchérissement du coût de la vie. Et encore.

Pour les syndicats chrétiens, une chose est sûre: les hausses globales de 1% ne suffiront pas à relancer la consommation et à renforcer la conjoncture.

L’an prochain, les salariés ne seront en fait pas plus riches, voire un peu moins. Et ceci malgré les augmentations qui ont été négociées et acceptées.

Mardi à Berne, Travail.Suisse, l’organisation faîtière des syndicats chrétiens, a rappelé que le taux d’inflation de 1,5% en rythme annuel reste plus élevé que les hausses moyennes de salaires de 1% obtenues pour 2005.

«Il faut baisser les hauts salaires et augmenter les petits revenus pour relancer la croissance», estime Susanne Blank, responsable de la politique économique chez Travail.Suisse.

L’organisation faîtière des syndicats chrétiens rappelle également que, depuis dix ans, les hausses réelles des salaires n’ont atteint que 0,4% par année.

En août, la centrale syndicale avait réclamé pour 2005 non seulement la pleine compensation de l’inflation, mais également une hausse de 2% des salaires réels.

Quelques bonnes nouvelles malgré tout

Membre de Travail.Suisse, le syndicat interprofessionnel Syna (65’000 membres, issus de l’industrie, des services et de l’artisanat), souligne la nécessité «impérative» de maintenir le pouvoir d’achat des travailleurs.

Si la plupart des employés ont été augmentés de 1%, la hausse de 4% des primes de l’assurance-maladie et de 1% de celles de l’assurance accidents vont durement toucher les ménages l’an prochain, rappelle Syna.

Fait réjouissant, par contre, la fixation de montants planchers pour les catégories salariales les plus basses a été bien suivie, relève Charles Steck, responsable des secteurs de Syna.

Il subsiste toutefois encore des différences importantes entre les branches. Dans l’hôtellerie, le salaire minimal se monte ainsi à 3150 francs, contre 3995 francs dans la construction.

Prévenir le dumping salarial

L’hôtellerie et la restauration souffrent toujours des très bas salaires qu’on y pratique. Dans ce secteur, Hotel&Gastro Union – autre membre de Travail.Suisse – continuera à se battre pour rendre le 13e salaire mensuel obligatoire dès le début de l’engagement.

Le respect de la Convention collective nationale de travail figure également dans les priorités du syndicat hôtelier. «Il est primordial qu’elle soit appliquée rigoureusement pour prévenir les risques de dumping salarial», insiste Eric Dubuis, secrétaire romand d’Hotel&Gastro Union.

Une situation qui s’est encore tendue avec l’introduction de la 2e phase de l’accord de libre circulation l’élargissement de l’Union Européenne aux dix nouveaux membres.

Hotel&Gastro Union préconise ainsi une hausse dissuasive des amendes jusqu’à 50’000 francs pour les infractions à la Convention.

Ceux qui garderont leur pouvoir d’achat

Troisième composante principale de Travail.Suisse enfin, le syndicat transfair est quant à lui plutôt satisfait des négociations salariales conclues pour l’an prochain.

Le partenariat social a fonctionné avec la Confédération, les CFF, La Poste et Swisscom, indiqu Hugo Gerber, président de transfair. Les résultats satisfont en grande partie les demandes du personnel et le maintien du pouvoir d’achat, objectif prioritaire, a été atteint.

Au lieu de la compensation du renchérissement, le personnel fédéral recevra en mars 2005 une allocation unique et non assurée correspondant à 1,4% du salaire annuel brut.

«Transfair n’a accepté ce maigre résultat que parce qu’il fait partie d’un paquet global pour 2005-2007», précise Hugo Gerber. Le pouvoir d’achat est ainsi assuré jusqu’en 2007.

Les conditions cadres demeurent toutefois inquiétantes, rappelle transfair: la Confédération entreprend de vastes programmes d’économies, Swisscom continue de supprimer des emplois et La Poste sous-traite certains secteurs.

swissinfo et les agences

– Née en décembre 2002, Travail.Suisse regroupe les fédérations et les syndicats autrefois affiliés à la Confédération des syndicats chrétiens de Suisse.

– Ses principales composantes sont Syna (industrie, services et artisanat), transfair (service public et tertiaire) et les syndicats de l’hôtellerie et de la restauration.

– En tout, les 12 associations de Travail.Suisse regroupent quelque 150’000 membres.

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