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Martin Ebner aurait déjà la tête sous l’eau

Martin Ebner dans la tourmente? Keystone Archive

Selon la presse internationale, la chute de Martin Ebner ne s'arrête pas à la vente de ses quatre sociétés d'investissement "Vision".

Mercredi dernier, la Suisse perdait un symbole, celui de l’ultra-libéralisme triomphant. Martin Ebner, qui avait réussi par le passé des coups financiers fantastiques (500 millions de francs lors de la revente de la Winterthur Assurances au Credit Suisse en 1997), connaissait à son tour des difficultés financières.

Il était contraint de céder ses quatre sociétés de participation financière “Vision” à la Banque cantonale de Zurich. Depuis le début de l’année, BK-Vision, Pharma-Vision, Stillhalter-Vision et Spezialitäten-Vision ont perdu plus de 3 milliards de francs de capitalisation boursière.

Malgré tout, le financier à l’éternel nœud papillon conservait de beaux restes: presque 5 % du Credit Suisse, 10,9 % de la Bâloise, 9,7 % d’ABB. A 57 ans, Martin Ebner avait encore de beaux jours devant lui.

Principale victime de la Bourse

Et bien pas du tout. Selon la presse économique internationale, le Wall Street Journal Europe et le Financial Times, le fondateur de la BZ Bank serait aux abois. Pour le premier quotidien de langue anglaise, Martin Ebner serait carrément “la victime la plus en vue” de l’effondrement des marchés.

Il aurait perdu plus de 5 milliards de francs depuis le début de l’année, notamment avec la chute d’ABB. En d’autres termes, la vente des quatre “Vision” ne remettrait absolument pas les compteurs à zéro. Ce n’est qu’un palier. La chute de Martin Ebner va continuer.

Le Financial Times se montre tout aussi pessimiste. Le financier de Schwytz a été contraint de négocier un crédit-relais de 3 milliards de francs avec les banques qui lui ont avancé des fonds. Et quels seraient les établissements financiers? Le Credit Suisse, et les banques cantonales zurichoise, schwytzoise, mais aussi vaudoise.

10 milliards de francs de dettes

On comprend mieux pourquoi Martin Ebner, si agressif depuis des années vis-à-vis du Credit Suisse, et plus particulièrement envers son patron, Lukas Mühlemann, était devenu subitement muet depuis des mois. En fait, l’ancien gourou de la finance est tenu par les banques.

La Banque cantonale zurichoise a commencé à se rembourser, le Credit Suisse pourra toujours récupérer les 5 % que détient encore Martin Ebner. Mais pour la Banque cantonale vaudoise, cette nouvelle (et grosse) casserole arrive au mauvais moment. Autres victimes anonymes, les 30’000 clients qui faisaient confiance à la BZ Bank.

La Sonntagszeitung n’hésite pas à affirmer que le groupe BZ de Martin Ebner est endetté à hauteur de 10 milliards de francs. Il serait sévère de rappeler aux financiers de Schwytz ses deux slogans favoris: “Les actions vont changer votre vie”, et “les périodes difficiles sont de bonnes périodes”.

swissinfo/Ian Hamel

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