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Moins de gaz d’échappement avec étiquetteEnergie

Moritz Leuenberger n'hésite pas à contrôler lui-même les émissions de CO2 d'un véhicule. Keystone

Le ministre de l'Energie Moritz Leuenberger a lancé lundi l'opération étiquetteEnergie, pour mettre en évidence la consommation des véhicules neufs.

Une invitation aux automobilistes de participer à la réduction des émissions de CO2.

Cette campagne s’inscrit dans le cadre du programme SuisseEnergie. Elle consiste à classer les voitures de tourisme selon une échelle allant de A (faible consommation en carburant) à G (forte consommation). Les consommateurs connaissent déjà cette échelle qui existe pour les appareils électriques.

Depuis le 1er janvier, une décision gouvernementale oblige les vendeurs à faire figurer cette indication sur les véhicules neufs exposés ou à proximité. Elle devra en outre apparaître dans les listes de prix et le matériel publicitaire.

Les professionnels de la branche satisfont en fait déjà aux exigences des autorités. «Dans le courant du mois de janvier, 90% environ des garagistes avaient apposé l’étiquette sur tous les véhicules exposés», souligne Peter W. Schneider, directeur de l’Union professionnelle suisse de l’automobile (UPSA).

Deux litres de moins d’ici à 2008

Cette opération est destinée à diminuer les émissions de CO2 causées par le parc véhicule. Une convention passée entre Moritz Leuenberger et les importateurs le 19 février 2002 prévoit que la consommation moyenne des véhicules neufs passe de 8,4 litres aux 100 kilomètres à 6,4 litres en 2008.

Les clients devraient eux aussi trouver leur compte avec cette mesure. En effet, «la consommation de carburant est l’un des critères les plus importants dans le choix d’une voiture», rappelle le président central du Touring Club Suisse (TCS) Jean Meyer.

Les mesures prises dans le domaine des transports pourraient cependant ne pas suffire pour diminuer les émissions de C02. Au tel cas, «il semble que l’on s’achemine de plus en plus vers l’instauration d’une taxe sur le CO2», avertit le ministre de l’Energie Moritz Leuenberger.

Mais il s’agit encore de musique d’avenir. C’est le deuxième rapport de SuisseEnergie qui fournira une base d’appréciation à ce sujet. Une décision ne tombera donc pas avant la fin de l’année.

Les temps ne sont pas mûrs pour le diesel

Les professionnels de la branche automobile ont profité du lancement de la campagne étiquetteEnergie pour lancer un vibrant plaidoyer en faveur du diesel. Selon eux, l’utilisation de ce carburant serait le meilleur moyen d’attendre les objectifs en matière de limitation du CO2.

Or le marché des voitures diesel reste à la traîne en Suisse. L’an dernier, elles ont représenté 17,8% des ventes de voitures neuves, alors que «globalement, en Europe de l’Ouest, plus de 40% des voitures neuves étaient équipées de moteur diesel l’an dernier», indique Tony Wohlgensinger, président d’Auto-Suisse.

Moritz Leuenberger rappelle qu’une diminution de la taxe grevant le diesel est en discussion au Parlement. Mais le ministre n’y est pas favorable, même s’il reconnaît que les moteurs diesel consomment moins de carburant que les moteurs à essence.

Le gouvernement ne veut en effet pas que la baisse du prix du diesel «torpille» la politique de transfert de la route au rail. De plus, il faut encore trouver des solutions pour diminuer les émissions de particules et d’oxydes d’azote générées par le diesel.

Des voix discordantes

Les associations de protection de l’environnement ont salué l’initiative d’étiquetteEnergie. «L’instauration d’une étiquette indiquant le rendement énergétique de chaque voiture est en soi une bonne mesure», déclare l’Association Transports et Environnement (ATE).

Mais aux yeux des écologistes, l’étiquette ne dit pas tout de la consommation. «Elle ne se prononce pas sur la toxicité des émissions issues de son pot d’échappement, avertit l’ATE. Il vaut donc mieux y regarder de plus près, en particulier pour les grosses voitures.»

swissinfo, Olivier Pauchard

La diminution de la consommation ne représente qu’une partie des efforts pour réduire les émissions de CO2.
La conduite écologique fera partie de la formation des jeunes conducteurs dès le 1er avril.

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