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Nestlé peaufine son image de marque

Nestlé réclamait 8,52 millions de francs au gouvernement ethiopien. Keystone Archive

La multinationale veveysanne a décidé d'allouer à la lutte contre la faim en Ethiopie la totalité des indemnisations que le gouvernement éthiopien lui versera.

Les parties semblent être tombées d’accord sur une somme de 1,6 millions de dollars.

La décision de Nestlé fait suite à la campagne lancée par l’organisation d’entraide britannique Oxfam International.

Mercredi dernier, une manifestation s’est déroulée devant le siège londonien de la société, contraignant le groupe veveysan à sortir de sa réserve.

Nestlé clarifie sa position

Piqué au vif par une campagne de presse et des manifestants accusant sa société d’exercer une pression financière sur un pays pauvre et dont les habitants meurent de faim, Peter Brabeck en personne a clarifié la position du groupe.

Par voie de communiqué, le directeur exécutif de Nestlé a fait savoir que toutes les indemnités perçues dans le cadre du différend qui l’oppose au gouvernement éthiopien seraient allouées à des programmes de lutte contre la faim dans ce pays.

L’origine du différend¶

En 1975, le pouvoir militaire avait nationalisé Elidco (Ethiopian Livestock Development Company) qui appartenait alors au groupe allemand Schweisfurth, racheté par Nestlé en 1986.

Le gouvernement éthiopien l’aurait revendue à une société locale en 1998 pour la somme de 8,7 millions de dollars. Raison pour laquelle la firme vaudoise lui réclamait 6 millions de dollars, soit 8,52 millions de francs.

Les besoins éthiopiens sont énormes

Réalisant qu’une telle somme permettrait de fournir de l’eau propre à plus de quatre millions d’Ethiopiens ou de construire 6500 puits dans un pays ravagé par la sécheresse, Oxfam International a décidé de réagir.

Invoquant l’impact minime d’une indemnisation de six millions de dollars sur le chiffre d’affaires de l’entreprise veveysane (0,01%), Oxfam International a plaidé pour que la multinationale abandonne ses prétentions.

D’autant plus que l’effondrement du prix du café affecte gravement l’économie de ce pays de la corne de l’Afrique qui risque de connaître une grave sécheresse en 2003.

Un moyen de diminuer les risques

«A l’heure actuelle, on ne peut pas dire qu’un accord est intervenu entre le gouvernement éthiopien et Nestlé mais plutôt que l’offre éthiopienne de 1,6 million de dollars sera très probablement retenue», a précisé François Xavier Perroud, porte-parole du groupe.

Il considère en outre qu’Oxfam International a lancé une campagne «destinée à nuire à l’image de la société» sans en parler préalablement avec Nestlé alors que le processus de négociation se déroulait tout à fait normalement.

Cet épisode aura néanmoins eu le mérite de focaliser l’attention sur l’un des pays les plus pauvres de la planète.

Et François Xavier de se féliciter, en espérant que «l’appui de Nestlé aux œuvres d’entraide qui seront retenues permettra de diminuer les risques que courent une partie de la population éthiopienne».

Swissinfo/Jean-Didier Revoin

La chute des prix du café accentue la crise alimentaire éthiopienne.

Les régions caféières sont touchées par la famine pour la première fois.

Le revenu par habitant éthiopien est le plus faible de la planète.

Trois quarts de la population éthiopienne gagne moins de deux dollars par jour.

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