Nettoyages d’été dans le secteur des assurances

Ces derniers mois, les spéculations visaient le président du Credit Suisse, Lukas Mühlemann. Mais finalement, ce sont d'autres têtes qui tombent.

La mauvaise performance du secteur des assurances entraîne la démission du stratège financier Erwin Heri.

Le groupe d’assurances Winterthur, de la division Credit Suisse Financial Services (CSFS), ne cesse de poser des problèmes. Et cela malgré les mesures qui ont déjà été prises.

Ces mesures ont, d’ailleurs eu des effets positifs.

Les primes ont notamment été augmentées dans les nouveaux contrats d’assurance et certaines ventes et acquisitions ont été effectuées.

Et surtout, le groupe a injecté au total 1,7 milliard de francs dans sa filiale pour renforcer ses fonds propres.

Winterthur a d’ailleurs enregistré, durant le premier semestre, un résultat meilleur à celui de l’an dernier. Mais cela ne suffit pas: les pertes atteignent toujours 637 millions de francs.

D’autres mesures sont encore à l’étude. Parmi lesquelles une augmentation du capital de la Winterthur, selon le groupe.

Mais ce dernier prévient que la baisse du marché des actions fera encore sentir ses effets au troisième et quatrième trimestres dans le secteur des assurances.

Changement de stratégie

C’est une défaite de la stratégie «open architecture», qui prévoyait des échanges de services et de prestations à l’intérieur du groupe.

Mais la vente de produits d’assurances au guichet des banques, le «cross-selling», n’a pas répondu aux attentes. Un retour à la séparation classique entre services financiers et assurances est annoncé.

Les têtes roulent

Au début du mois de juillet, le directeur du CSFS, Thomas Wellauer, a déjà quitté le navire. En laissant derrière lui un secteur en crise.

Aujourd’hui, l’épuration se poursuit avec le départ d’Erwin Heri. Le communiqué de presse du groupe précise élégamment que le responsable des investissements de CSFS renouera avec sa carrière de professeur. Et s’occupera de la théorie des marchés financiers.

Pourtant, à la fin du mois de juillet dernier encore, Erwin Heri était cité parmi les successeurs potentiels à la direction exécutive de Winterthur.

Mais le vent a tourné. La crise des marchés a une nouvelle fois mélangé les cartes, et les rumeurs d’un possible remplacement de Lukas Mühlemann, le grand patron du groupe, se sont tues.

swissinfo/Daniele Papacella