Noga Hilton racheté par l’UBS et la BNP
Tout ce qui touche de près ou de loin le financier Nessim Gaon bénéficie à Genève d'un régime particulier. Alors que la réquisition de vente du Noga Hilton remonte à 1994, l'hôtel n'a changé de main que fin mai.
Mardi, le quotidien suisse Le Temps révélait que le Noga Hilton et ses 413 chambres n’appartenait plus à son fondateur, l’homme d’affaires Nessim Gaon. Il avait été acheté aux enchères par deux grandes banques, l’UBS et la Banque Nationale de Paris (BNP) pour 223 millions de francs. Un montant bien modeste. Lors de sa construction, en 1980, le palace avait coûté 250 millions de francs.
Les ennuis du financier d’origine soudanaise, installé à Genève depuis 1956, ne datent pas d’hier. L’UBS avait déposé le 22 décembre 1994 une réquisition de vente concernant la Société anonyme du Grand Casino (SAGC), société qui gère le Noga Hilton.
La plus grande banque suisse réclamait déjà à Nessim Gaon 72,52 millions de francs. Elle n’était pas la seule créancière, puisque l’hôtel était déjà grevé par des cédules hypothécaires d’un montant total de 253 millions.
Mais apparemment les établissements financiers se sont montrés patients, puisque l’ancien milliardaire est resté propriétaire de l’hôtel jusqu’au 25 mai dernier. C’est d’ailleurs au dernier étage de ce palace qu’il a très longtemps habité avec toute sa famille.
La réalisation du Noga Hilton, construit sur des terrains communaux, où s’élevait autrefois le Kursaal, s’était élevée à 250 millions de francs, auxquels se sont ajoutés, cinq années plus tard, 150 millions pour la construction de 120 chambres supplémentaires sur l’aile Plantamour. Créanciers-gagistes, l’UBS et la BNP en sont devenus propriétaires, pour respectivement 165 et 58 millions de francs.
Les deux banques ne cachent pas qu’elles sont déjà en négociation avec d’éventuels acheteurs près à mettre entre 250 et 300 millions de francs pour s’adjuger le plus prestigieux établissement de Suisse. Le journal LeTemps précise que la société Hilton International continuera à exploiter l’hôtel. Il n’y aura donc aucune incidence sur les emplois.
Ian Hamel
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