Nouvelle compression d’effectifs chez Julius Bär
La banque spécialisée dans la gestion de fortune annonce la suppression de 250 emplois de plus cette année, en Suisse et à l'étranger.
Julius Bär motive cette mesure par une nouvelle baisse du bénéfice de 19%, à 183 millions de francs en 2002.
Le président de la direction, Walter Knabenhans, promet que le nombre de licenciements sera limité. Notamment grâce aux temps partiels et aux départs naturels.
Ce nouveau programme de suppressions d’emplois est le troisième depuis 2001, année où les effectifs s’élevaient à 2470 personnes.
Fin janvier, le nombre d’emplois est tombé à 2220. Et, à fin 2003, il devrait encore se situer autour des 2000.
Cette chute reflète la crise que traverse la finance. En 2000, le bénéfice net de la banque zurichoise atteignait encore 433 millions de francs, soit près de 2,5 fois plus que l’an dernier.
Pour cette année, Walter Knabenhans estime que le bénéfice sera à nouveau «très probablement clairement inférieur à celui de l’an dernier».
L’amnistie fiscale italienne
La banque est sous pression. Et la situation a empiré au deuxième semestre 2002.
Dans la gestion de fortune, Julius Bär accuse pour l’an dernier un reflux de fonds de 2,3 milliards de francs, en lien notamment avec l’amnistie fiscale italienne.
Côté institutionnel, précise Raymond Bär, responsable de la gestion de fortune, la banque s’est vue retirer la gestion de fonds à hauteur de 3,3 milliards de francs.
Appelé à succéder ce printemps à son oncle Thomas à la présidence du conseil d’administration de la banque, Raymond Bär se réjouit par contre d’un afflux de 6 milliards de francs dans les fonds de placements.
Au final, la baisse des cours des actions et la faiblesse du dollar se sont traduites par un repli de 16% des fonds sous gestion, à 106,5 milliards de francs. La part des actions dans les placements a reculé de 36% en 2001 à 28% l’an dernier.
Une expansion à l’étranger
Raymond Bär estime, toutefois, que l’instabilité qui règne actuellement sur la planète rend la place financière suisse plus attractive, notamment pour les clients sud-américains ou du Moyen-Orient.
La banque entend développer ses activités de gestion de fortune dans plusieurs pays d’Europe, en s’appuyant sur sa plate-forme suisse ou en collaborant avec des partenaires locaux.
Julius Bär veut aussi étendre ses activités de gestion institutionnelle aux Etats-Unis.
Une fusion ou des acquisitions ne sont pas à l’ordre du jour, précise la famille Bär. Qui n’entend pas sacrifier l’indépendance de sa banque.
swissinfo et les agences
– Dans la gestion de fortune, les clients ont retiré pour 2,3 milliards de francs. L’amnistie fiscale italienne est la principale raison avancée par la banque Julius Bär.
– Un afflux de six milliards de francs a en revanche été enregistré dans les fonds de placement.
– La banque invoque la baisse de 19% de son bénéfice pour procéder à de nouvelles suppressions d’emploi.
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