Novartis à la conquête de l’Europe de l’Est
Le géant pharmaceutique bâlois se ménage une porte d'entrée sur les marchés de l'ex-bloc communiste.
En rachetant le groupe slovène Lek, spécialisé dans les médicaments génériques, Novartis deviendra numéro un du secteur en Europe de l’Est.
«Novartis est un partenaire de choix, qui va nous permettre d’accroître et de développer nos activités au niveau mondial», se réjouit Metod Dragonja, patron du groupe Lek.
A Bâle, on parle également de «partenaire idéal», qui va ouvrir aux génériques de Novartis les immenses marchés de l’ancien bloc communiste.
C’est donc bien d’une OPA amicale qu’il s’agit. Selon les termes de l’accord annoncé jeudi, le géant pharmaceutique bâlois offre une prime de 73% sur la cote moyenne des actions Lek depuis le début de l’année.
Novartis déboursera ainsi près de 1,2 milliard de francs suisses pour s’offrir le groupe slovène.
Médicaments moins chers
Fondée en 1946 dans la province la plus prospère de ce qui se nommait encore la Yougoslavie, Lek fabrique exclusivement des médicaments génériques, aussi bien pour l’homme que pour les animaux.
Ces médicaments dont la formule est tombée dans le domaine public sont nettement moins chers que les originaux. Le fabricant n’a en effet pas besoin d’intégrer au prix de vente les coûts de la recherche et du développement.
Les génériques sont donc des produits parfaitement adaptés aux marchés à faible pouvoir d’achat, comme les ex-républiques soviétiques et l’ensemble des anciens pays du Pacte de Varsovie.
En presque un demi-siècle d’existence, Lek a su prospérer et franchir les frontières. Après le rachat de deux de ses gros concurrents (en Roumanie et en Pologne), le groupe est aujourd’hui implanté dans 21 pays (dont les Etats-Unis).
Lek emploie 3800 collaborateurs et l’an dernier, il a réalisé un chiffre d’affaires de 520 millions de francs suisses, en hausse de 30%.
En hausse également (de 25%), son bénéfice 2001 s’est élevé à 8,2 millions de francs suisses.
Le joyau de la couronne
«Lek est véritablement le joyau de la couronne de Slovénie, se réjouit Mark Hill, porte-parole de Novartis. Leurs marges sur les génériques sont meilleures que les nôtres et leur implantation va nous permettre de pénétrer très rapidement des marchés sur lesquels nous sommes encore faibles.»
De son côté, le fabricant slovène a tout à gagner à pouvoir profiter du vaste réseau de sa future maison-mère, notamment sur le marché américain.
Et pour finir, cette fusion – pour autant qu’elle reçoive l’aval des autorités de la concurrence et des actionnaires de Lek – se fera sans licenciements ni suppression d’activités.
C’est du moins ce que promettent les deux partenaires en annonçant la nouvelle jeudi.
swissinfo/Marc-André Miserez
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