Peu de pannes dans les centrales nucléaires suisses
Les centrales nucléaires suisses sont sûres et en bon état. C'est ce qui ressort du rapport 2006 de la Division principale de la Sécurité des Installations Nucléaires (DSN).
Neuf incidents ont été enregistrés, tous à l’échelon le plus bas de l’échelle internationale de gravité. Pour la première fois, il n’y a pas eu d’arrêt automatique d’une centrale.
La liste des incidents survenus dans les cinq centrales atomiques suisses l’an dernier a été publiée en janvier déjà. Tous classés au niveau zéro sur les sept que compte l’échelle de gravité, ces «événements» n’ont compromis ni la sûreté des installations ni la protection du personnel et de la population contre le rayonnement, a insisté mardi le directeur de la DSN Ulrich Schmocker.
Ces propos rassurants sont confirmés par Walter Wildi, professeur de géologie à l’Université de Genève et président de la Commission fédérale de la sécurité des installations nucléaires.
«Tous les pays n’ont pas la même échelle pour mesurer les incidents, mais je pense qu’en termes de sécurité des installations nucléaires, 2006 a été une bonne année en comparaison avec les autres pays», a-t-il déclaré à swissinfo.
Pas d’arrêts automatiques
En substance, la sûreté nucléaire est garantie en Suisse. Les quantités de substances radioactives rejetées dans l’environnement en 2006 ont été «bien en dessous» des valeurs limites.
Pour la première fois depuis l’ouverture de la première centrale en 1969, aucun arrêt automatique ne s’est produit. Cette exception ne se reproduira pas en 2007.
En effet, sur les trois incidents survenus depuis le début de l’année, deux ont déjà causé un arrêt automatique du réacteur, en février à Mühleberg et en mars à Leibstadt. Ce dernier incident risque en outre d’être classé en catégorie une sur l’échelle de gravité, d’après Ulrich Schmocker.
Mutation
La préoccupation majeure actuelle de la DSN semble être sa propre mutation. Depuis l’an dernier, l’organe de surveillance est confronté à une série de départs à la retraite, provoquant le renouvellement d’environ 20% des effectifs. Trois des quatre chefs de division ont été ou doivent être remplacés.
La division devra aussi devenir juridiquement autonome et se transformer en Inspection fédérale de la sécurité nucléaire dès 2008.
Autres défis à relever, la discussion sur de possibles nouvelles centrales nucléaires et l’évaluation de sites pour le dépôt des déchets radioactifs. Depuis juillet 2006, un moratoire de dix ans a été instauré sur le transport d’assemblages combustibles en vue du retraitement.
swissinfo et les agences
La Suisse dispose de 5 centrales nucléaires: Beznau 1 et 2 (Argovie, entrées en fonction en 1969 et 1972), Mühleberg (Berne, 1972), Gösgen (Soleure, 1978) et Leibstadt (Argovie, 1984).
Le nucléaire représente 42,2% de la production annuelle moyenne d’électricité. La moyenne annuelle européenne est de 33%.
Les centrales nucléaires suisses arrivent en fin de vie. Mais la nouvelle Loi sur l’énergie nucléaire stipule que la construction de nouvelles centrales est soumise au référendum facultatif.
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