Pour le personnel de La Poste, la lutte continue
A l'appel des syndicats, les employés de La Poste ont débrayé vendredi à Zurich, Berne, Bâle et dans plusieurs autres villes suisses.
Ils protestaient contre le démantèlement de leur convention collective et les mesures prévues dans le cadre de la restructuration du Géant jaune.
La Convention collective de travail (CCT) actuelle des employés de La Poste échoit à fin 2004. La nouvelle mouture, valable pour les trois ans à venir, sera négociée dès le mois de mars.
Le Syndicat de la Communication reproche à la direction de La Poste d’avoir «mené une campagne» avant même le début de ces négociations.
«En juillet, puis en janvier, le directeur général Ulrich Gygi a déclaré, devant la presse, que les salaires de ses employés étaient trop élevés. Ces derniers l’ont ressenti comme une provocation», lance le président du Syndicat de la Communication.
«Nous sommes agacés que la direction donne son point de vue publiquement, alors qu’elle ne nous a même pas encore informés», poursuit Christian Levrat.
Demande de garanties
Le syndicat exige donc des garanties de la Poste avant l’ouverture des négociations: garantie de l’emploi, garantie sur les salaires nominaux actuels et pas de régionalisation des salaires.
«Les régions périphériques, qui ont déjà été touchées par la fermeture d’offices postaux, seraient à nouveau les premières cibles d’une régionalisation», précise Christian Levrat.
Si la Poste refuse ces garanties, une nouvelle journée d’action nationale est prévue le 21 avril, avertit le syndicat dans son communiqué de presse.
Restructuration inévitable
Pour l’instant, la direction se refuse à tout commentaire concernant les revendications du syndicat. Elle ne souhaite pas prendre position avant l’ouverture des négociations.
Son porte-parole Oliver Flüeler rappelle toutefois que la restructuration est inévitable, si la Poste veut rester concurrentielle. Il ajoute que la direction regrette que les employés manifestent avant même le début des négociations.
Vendredi, quelque 2000 employés de géant jaune ont fait des pauses de protestation à Berne, Zurich, Bâle, Lausanne, Bienne, Lucerne, Saint-Gall et au Tessin.
A Bienne par exemple, sur les banderoles brandies par les protestataires, on pouvait lire «Halte au génocide de La Poste» ou «Pas de Poste dans les kiosques».
Au Tessin, la poste principale de Lugano a été bloquée pendant une demi-heure. Et les syndicats transalpins sont allés d’un office de poste à l’autre à travers le canton à bord de trois anciens cars postaux.
Au préalable, La Poste avait fait savoir à son personnel qu’il ne pouvait participer à de telles actions que durant les pauses ou en dehors du temps de travail, a indiqué son porte-parole.
swissinfo avec les agences
La Poste en chiffres:
Quelque 56’000 collaborateurs.
17 millions de lettres et 500’000 colis acheminés chaque jour.
826 millions de transactions de trafic des paiements chaque année.
2921 offices de poste à travers le pays.
Chiffre d’affaires annuel de plus de 6,2 milliards de francs.
– La Poste est un établissement autonome de droit public appartenant entièrement à la Confédération. Elle est autonome depuis 1998.
– Depuis quelques années, son monopole se réduit comme peau de chagrin. Depuis début 2004, les entreprises privées sont ainsi autorisées à transporter des colis de moins de 2 kg.
– Dans le cadre de la restructuration de La Poste, 4000 emplois devraient être supprimés, selon les estimations des syndicats.
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