Rapport 2000 du Surveillant des prix: les médicaments toujours trop chers
Les médicaments sont encore trop chers en comparaison internationale, estime le Surveillant des Prix Werner Marti. Il se lance dans la bataille pour les faire baisser et s'impatiente par ailleurs de la lenteur des milieux médicaux à appliquer la réforme de leurs tarifs.
Le marché de la santé a constitué un des points forts de l’année 2000, a déclaré vendredi Monsieur Prix à la presse à Berne, lors de la présentation de son rapport annuel 2000. Une étude comparative a montré que les médicaments sont clairement plus onéreux en Suisse qu’en Allemagne, où le niveau de prix est également élevé.
Sur les 1700 préparations identiques étudiées, les prix en Suisse, sans la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), étaient en moyenne 18,7% plus chers qu’en Allemagne. Les médicaments «hors-liste», qui ne sont pas remboursés par les assurances-maladies, sont 33,3% plus chers et ceux se trouvant sur la liste des spécialités 15,9% plus élevés.
Selon M. Marti, les mesures prises jusqu’ici ne suffisent pas. Si l’initiative Denner soumise à votation populaire le 4 mars n’est pas acceptée, les autorités devraient étendre la comparaison de prix des médicaments remboursés aux pays bon marché tels que l’Italie, la France et l’Autriche. De même, selon lui, le délai de protection d’un médicament de quinze ans devrait être supprimé.
Pour les milliers de médicaments «hors-liste», les différences de prix pourraient être éliminées à moyen terme seulement avec l’autorisation des importations parallèles, également pour les médicaments protégés par un brevet, a ajouté M. Marti. Il gardera aussi un oeil sur les pilules contraceptives, pour lesquelles une différence de prix d’environ 40% a été constatée avec l’Allemagne.
Dans le chapitre TarMed, le nouveau tarif des médecins et des hôpitaux, le surveillant a donné son accord de principe à la structure tarifaire unique, avec quelques réserves. En particulier en ce qui concerne la neutralité des coûts.
Il n’a pas caché son agacement devant la lenteur à appliquer cette réforme. «De tous côtés, on considère que TarMed est une bonne chose, et pourtant son application est perpétuellement repoussée», s’est exclamé Werner Marti.
Pour l’année en cours, le Surveillant des prix mettra à nouveau l’accent sur la santé, mais cette fois sur les taxes hospitalières et la transparence des prix des dentistes. En outre, divers tarifs de téléréseaux seront passés au crible. Quant à l’introduction de la taxe poids lourds liée aux prestations (RPLP), elle ne devrait selon lui pas poser de gros problèmes.
swissinfo avec les agences
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