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Retour de Credit Suisse aux bénéfices historiques

Credit Suisse signe le troisième meilleur résultat de son histoire. Keystone

La grande banque a dégagé un bénéfice net de 6,72 milliards de francs lors de son exercice 2009, après une perte de 8,22 milliards l’année précédente. Au passage, Credit Suisse a enregistré un afflux net de nouveaux capitaux de 44,2 milliards de francs.

«Notre environnement et la manière de conduire nos affaires ont fondamentalement changé au cours de ces deux dernières années», juge le CEO de la banque Brady Dougan dans le communiqué maison.

Conséquence, sa banque a choisi «un modèle commercial nous permettant de générer des revenus moins volatils. (…) Nous avons pu réaliser une très bonne performance en 2009, avec un bénéfice net de 6,7 milliards de francs, un rendement des fonds propres de 18,3% et un afflux net de nouveaux capitaux de plus de 44 milliards de francs.

«Nous avons également considérablement accru notre part de marché et maintenu notre position de leader du secteur en matière de fonds propres, poursuit Brady Dougan. Nos affaires ont bien résisté au quatrième trimestre, malgré une baisse des activités de négoce de la clientèle en novembre et en décembre.»

Pour Credit Suisse, ce bénéfice 2009 est le troisième meilleur résultat de son histoire. Il n’atteint pas toutefois les 7,2 milliards anticipés par les analystes interrogés par l’agence Reuters. Son ratio de fond propres se situait à 16,3% en fin d’exercice.

Credit Suisse est également en dessous des attentes pour le quatrième trimestre, avec un bénéfice net de 793 millions, contre 1,3 milliard escompté par le marché.

Entre octobre et décembre, la banque a subi l’impact d’une double charge. La première a trait à l’amende de l’ordre du demi-milliard de francs payée aux Etats-Unis pour régler une affaire de paiements illicites vers des pays soumis à des sanctions américaines.

La deuxième touche aux charges nettes de valeur juste sur la dette du Credit Suisse pour 300 millions de francs environ (avant impôts là aussi).

Sur cette fin d’année, 12,5 milliards de francs au 4e trimestre sont entré dans ses coffres, pour un total de 44,2 milliards sur l’année. Une performence en ligne avec les attentes.

Bénéfices à tous les étages

L’activité de banque d’affaires (Investment banking), très affectée en 2008 par les effets de la crise financière a elle aussi retrouvé les chiffres noirs. Elle inscrit un bénéfice avant impôts de 6,8 milliards, contre une perte de 14,2 milliards lors de l’exercice précédent, avec quatre trimestres dans le positif.

L’activité de banque privée (gestion de fortune et banque de détail) de Credit Suisse présente pour sa part un bénéfice avant impôts de 3,7 milliards de francs. Soit un chiffre inférieur aux 4,2 milliards réalisés un an plus tôt. L’afflux net de capitaux nouveaux a atteint 41,6 milliards.

La division liée à la gestion institutionnelle (Asset management) a dégagé un petit bénéfice avant impôts de 35 millions de francs. En 2008, elle avait essuyé une perte de plus de 1,1 milliard.

Un année bien lancée

Credit Suisse a «très bien commencé le premier trimestre 2010», juge Brady Dougan, qui se veut confiant. «Depuis la crise, le volume des transactions en gestation et l’afflux net de nouveaux capitaux n’ont jamais été aussi importants qu’à présent.»

Credit Suisse estime bénéficier d’une excellente position pour développer ses activités de banque privée et gagner de nouvelles parts de marché.

Le patron de la grande banque fonde son optimisme sur la force de son modèle commercial, la position concurrentielle de la banque et sa capacité à générer des capitaux. L’établissement entend aussi continuer de tirer profit de sa présence internationale et de son modèle commercial intégré.

En 2009, l’autre grande banque suisse, nettement plus secouée par la crise financière, a bouclé sur une perte nette de 2,74 milliards de francs mais a annoncé son retour dans les chiffres noirs au quatrième trimestre. Son bénéfice – supérieur aux attentes – ayant atteint 1,205 milliard de francs.

Surtout, contrairement à Credit Suisse, UBS a enregistré l’an dernier un reflux net de capitaux de 147,3 milliards.

swissinfo.ch et les agences

Baisse. Credit Suisse a réduit la part variable de ses rémunérations l’an passé, malgré son retour dans la zone bénéficiaire. Les montants attribués aux bonus ont diminué de 21% par rapport à 2007, dernier exercice dans les chiffres noirs.

Moyenne. Résultat, la rémunération variable moyenne en 2009 s’est située à 144’000 francs, contre 180’000 francs en 2007.

Top. La direction générale de la banque n’a pas reçu de rémunération variable en espèces. L’intégralité des rémunérations variables perçue a été différée et soumise à des critères de performance.

Part. Au total, 40% de la rémunération variable accordée l’an passé correspond à des «awards» différés soumis à des critères de performance. Ce taux grimpe même à 60% pour les postes supérieurs (managing directors).

swissinfo.ch

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