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RETROSPECTIVE 1999: la Fête des Vignerons

Juillet 1999: la première de la Fête des Vignerons divise.

Juillet 1999: la première de la Fête des Vignerons divise.

Création artistique romande de l’année, la Fête des Vignerons a embrasé Vevey cet été. Mais elle avait très mal commencé: le public, privé des rengaines tant attendues, se plaignait de ne rien retrouver de la magie traditionnelle dans la cacophonie orchestrée par le metteur en scène François Rochaix. Et puis, et bien cela va de soi, tout le monde s’y est retrouvé.

Le détail des comptes de la Fête ne sera connu qu’en mars 2000. Mais les estimations du volet commercial révèlent des résultats satisfaisants. Plus de 25 000 exemplaires du livre officiel ont été écoulés: un résultat rare à l’échelle romande. 14 000 cassettes du Spectacle et 4000 du Couronnement ont été vendues. Pour l’Association suisse du vidéogramme, il s’agit d’un score «honorable». Même contestée par une partie du public, la musique enregistre elle aussi un succès enviable: des 10 000 coffrets de trois CD pressés, il s’en est écoulé près de 7500 depuis juin. Les vins ont bien marché, les verres à vin aussi. Et de tous les T-shirts, celui arborant une grappe a eu le plus franc succès.

Pour couronner le tout, la Télévision suisse romande a rediffusé «La Fête des Vignerons» le 25 décembre, puis la cérémonie du Couronnement et le Cortège le 2 janvier, et enfin dévoilera un portrait de François Rochaix, le 7 janvier à 21h35. Il est vrai que l’événement aura été l’une de ses grandes audiences de l’année. Voilà qui tranche pourtant avec la première du spectacle.

Rappelez-vous ce 26 juillet. Pas de Ranz des vaches entonné à pleins poumons par la foule des 16 000 spectateurs. Pas de standing ovation à la fin de la représentation. Les deux indicateurs traditionnels de l’adhésion sans faille du public à la Fête des Vignerons n’ont pas fonctionné ce lundi soir, jour de répétition générale. La version imaginée par François Rochaix et François Debluë, le librettiste, déçoit ou enchante, avec une certaine prédominance pour la première réaction. La musique de Michel Hostettler et Jost Meier est au coeur de toutes les fâcheries. Après la représentation, la place du Marché bruisse de conversations animées. Or, c’est justement la première bonne nouvelle de cette édition 1999: la dernière fête du siècle suscite des passions.

Thierry Jobin

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