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«Small is beautiful»

Le directeur général Urs T. Fischer informe sur l'avenir d'Ascom. Keystone Archive

Ascom n'est pas la seule à devoir recentrer ses activités. Après des années d'expansion, beaucoup d'entreprises redécouvrent aujourd'hui les vertus du régime minceur.

L’époque des mangers conquérants, toujours prêts à agrandir leur domaine, à acheter ou fusionner pour atteindre la «taille critique», est-elle révolue? L’exemple d’Ascom, issu en 1987 de la combinaison d’Autophon, Hasler et Zellweger, pourrait le laisser croire.

Comme l’ont annoncé vendredi ses responsables, le groupe est en train de se redessiner complètement. Il devrait, à terme, se retrouver deux fois plus petit. Et son chiffre d’affaires passer de 3 à 1 milliard et demi de francs suisses.

Ascom, ABB, Von Roll et les autres

En Suisse, Ascom n’est pas seul à jouer la carte de la modestie. Le géant ABB (plus d’un milliard de francs de pertes en 2001) a déjà annoncé qu’il allait se débarrasser de plusieurs activités, notamment dans le domaine financier.

Dans une année, «nous serons autour de 34 milliards de francs de chiffre d’affaires, c’est-à-dire que notre taille aura diminué d’environ 10%», explique le président du conseil d’administration d’ABB, Jürgen Dormann, dans une interview à l’hebdomadaire Cash.

Désinvestir, vendre, se recentrer. C’est aussi la voie choisie par le groupe industriel Von Roll, qui a déjà cédé plusieurs unités ces derniers mois. Ou encore par l’assureur Swisslife/Rentenanstalt, qui planche sur une réorientation.

Pas d’autre choix pour se désendetter

Tout cela n’est pas dû au hasard. «Il s’agit surtout d’un problème de financement, explique Eric Parisod, analyste à la Banque cantonale vaudoise (BCV). Ces sociétés ont des structures de bilan assez faibles. Elle sont en tout cas très endettées.»

Dans de telles circonstances, les banques sont dures en affaires. Sur le marché des obligations, les taux grimpent, en fonction du degré d’endettement de l’emprunteur. Enfin, le climat boursier actuel ne favorise guère une éventuelle augmentation de capital.

Ces entreprises n’ont donc, en ce moment, pas beaucoup d’autres choix. Pour se désendetter et apparaître sous un jour meilleur, il leur faut vendre.

Le boom de la Nouvelle économie

La situation est des plus piquantes, si l’on se replace quelques mois en arrière.

«Ces dernières années, rappelle Eric Parisod, on a critiqué les entreprises qui avaient trop de fonds propres, en les considérant comme trop conservatrices, incapables de bien gérer leurs capitaux.»

C’était le grand boom de la Nouvelle économie et d’Internet. Tout le monde voulait grossir rapidement. Et les financements s’obtenaient plus facilement.

«Aujourd’hui, note l’analyste de la BCV, on est carrément passé aux antipodes. Les entreprises qui ont un matelas confortable de fonds propres, comme Bobst, sont dans une situation beaucoup plus confortable.»

C’est le cas aussi de Swisscom, qui a su traverser la période d’euphorie des télécoms en gardant la tête froide. Ce groupe se retrouve aujourd’hui en bien meilleure posture que nombre de ses concurrents étrangers, hyperendettés.

swissinfo/Pierre Gobet, Zurich

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